Nouvelle stratégie de testing en Belgique: vers un retour des cas prioritaires?

Avec la seconde vague de coronavirus, le nombre de tests explose en Belgique et les laboratoires ne suivent pas. Les résultats arrivent en retard, ce qui empêche d’isoler et de prévenir d’autres infections. Le gouvernement a donc décidé de revoir sa stratégie de testing. Va-t-on revenir à des règles de priorité comme en mars?

En Belgique, on teste en moyenne plus de 53.000 personnes par jour. On peut donc dire que la capacité de testing a bien évolué si on la compare à celle de mars et avril. À l’époque, les autorités peinaient à réaliser 10.000 tests par jour. Une liste de personnes prioritaires avait alors été conçue. Les personnes hospitalisées, les professionnels de la santé qui présentent des symptômes et les membres de collectivités avec symptômes avaient le droit d’être testés. Il était hors de question de tester les personnes asymptomatiques.

Aujourd’hui, avec 5 fois plus de tests, toute personne ayant de légers symptômes – même si cela ressemble fort à une grippe ou un rhume – doit aller se faire tester. Les personnes asymptomatiques qui ont été en contact avec une personne positive peuvent aussi se faire tester.

Et avec la forte recrudescence de l’épidémie, de plus en plus de personnes sont positives au Covid-19 – en moyenne 7.800 chaque jour. Par conséquent, les demandes pour des tests explosent. Les laboratoires ne suivent plus. Impossible de réaliser les analyses pour tous les prélèvements quotidiens. Certains tests doivent être mis en attente. Les résultats arrivent donc avec un peu plus de retard.

Il faudrait – idéalement – recevoir le résultat dans les 24 h après le test. Dans les faits, cela est assez rare. Seulement 50% des tests ont un résultat en un jour. Lorsque vous vous faites tester, on vous dit d’ailleurs généralement d’attendre entre 24 et 48 heures. Mais c’est parfois plus. Certains ont attendu 3, 4 voire 5 jours.

Nouvelle politique de tests

Une nouvelle régulation du testing est donc aujourd’hui sur la table des ministres de la Santé. Tout d’abord, il s’agirait de revoir la formule du testing. Certaines personnes – asymptomatiques et avec très peu de risques de contamination – pourraient ne plus être acceptées par les centres de tests. Cela soulagerait quelque peu la pression sur les épaules des laboratoires.

Selon Le Soir, les médecins seraient aussi déchargés de leur obligation à délivrer des certificats pour les quarantaines. C’est à la médecine scolaire et du travail à s’en charger. Les médecins généralistes devraient pouvoir avoir plus de temps pour se concentrer sur les personnes réellement malades.

Ensuite, de nouveaux types de tests vont être réalisés. Actuellement, la Belgique ne propose que des tests PCR, qui sont les plus efficaces, mais qui sont aussi longs à réaliser. Dans les prochaines semaines, des procédés plus rapides vont aussi entrer en action. Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, a assuré que 500.000 tests antigènes ont été commandés et que 4 à 5 millions pourraient suivre dans les prochaines semaines. Le fonctionnement est proche des tests PCR: un prélèvement est pris dans la gorge ou le nez. Mais les résultats arrivent beaucoup plus rapidement. Toutefois, le problème reste le même: les laboratoires devront vérifier chaque test pour éviter les faux positifs ou les faux négatifs. La charge de travail sur les épaules des laborantins ne sera donc pas allégée pour autant.

Les nouvelles règles de testing doivent être approuvées ce lundi en conseil des ministres. Plus de détails sont donc attendus dans les prochaines heures.

La Belgique n’est pas la seule

Le problème du testing n’est pas propre à la Belgique. Fin septembre déjà, le journal Le Monde pointait une situation assez similaire en France: il faut des heures voire des jours pour avoir un rendez-vous pour être testé, même pour une personne symptomatique, et l’attente pour avoir les résultats est encore bien plus longue. Le journal parlait, dans certains cas, d’un retard de deux semaines. Entre temps, la personne, même si elle a été testée positive, n’est normalement plus contaminante, tandis que ses contacts, s’ils ne se sont pas isolés, ont pu contaminer plein d’autres gens.

L’Europe est clairement loin de la situation asiatique où des millions de personnes sont testées en un claquement de doigts ou presque. Comme en Chine, par exemple, où la ville de Qingdao a récemment été entièrement testée en 5 jours, soit 9,5 millions de tests réalisés en moins d’une semaine.

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