Mystère dans le monde viticole belge: des rumeurs tentent de discréditer de grands domaines

C’est Jeanette van der Steen, propriétaire et vigneronne du célèbre et souvent primé ‘Château Bon Baron’, qui a récemment sonné l’alarme sur les réseaux sociaux. Elle y explique qu’il existe de nombreuses tentatives de discréditer des domaines viticoles belges.

‘Quelqu’un dans le cercle viticole belge – ou à l’étranger – aime créer des histoires fantasques par pur plaisir ou par intérêt personnel’, déclare van der Steen. ‘Aujourd’hui, j’ai appris d’une source fiable, à savoir les inspecteurs du SPF finance, que ma société Château Bon Baron était en faillite et que plusieurs autres domaines ont été mis en vente, dont Genoels-Elderen de Riemst. Ces informations semblaient si détaillées, que même le montant d’achat était annoncé. Évidemment, les inspecteurs n’ont pas voulu dire d’où venaient ces rumeurs. Je le comprends, car c’est inhérent à leur profession.’

Cependant, les propriétaires nient fermement ces informations : ‘Je suis une bonne amie de Joyce van Genoels-Elderen depuis des années et je l’ai contactée directement par téléphone. Ces mêmes ragots lui avaient également été rapportés. Nous nous éloignons toutes les deux de toute forme de spéculation comme celles-ci et nous tenons à avertir les autres vignerons que quelqu’un répand des rumeurs comme celle-ci pour une raison quelconque.’

S’agit-il de cas isolés ? ‘Plusieurs domaines ont été ciblés, mais les propriétaires ont apparemment du mal à en parler ouvertement. Ils craignent peut-être que cela ne les place sous un mauvais jour, ce qui nuira à la sympathie des clients et à leur chiffre d’affaires’, résume Jeanette van der Steen

Deux scénarios

Nous avons également contacté d’autres pionniers du secteur viticole belge, notamment Wijnkasteel Vandeurzen (Lubbeek) et le domaine viticole De Caybergh (Herk-de-Stad), qui n’ont encore rien remarqué concernant ces rumeurs. Stijn Maris, qui possède les vignes De Caybergh répond sobrement : ‘Cela ne me surprendrait même pas que nous en parlions nous-même sans le savoir. Tout le monde subit un contrecoup et le monde viticole ne fait pas exception.’

Il est assez logique que de telles rumeurs apparaissent maintenant. La viticulture belge est florissante et elle a réussi à gagner la confiance de nombreux consommateurs. La professionnalisation se poursuit techniquement et le nombre d’acteurs et de vignobles croît à un rythme rapide. Les investisseurs sont également intéressés depuis un certain temps par ce ‘Schtroumpfs’ viticole qu’est la Belgique. Bien que sa production reste artisanale, notre pays offre progressivement des perspectives économiques intéressantes. Un certain nombre de domaines reçoivent régulièrement des offres d’investisseurs pour participer financièrement à l’entreprise.

Cependant, il est encore impossible de dire aujourd’hui qui se cache derrière ces récentes rumeurs et quel est le but de ces fake news.

Selon notre analyse, il y a deux scénarios possibles:

  • Il s’agit d’une simple question de jalousie d’un vigneron ou propriétaire d’un domaine moins performant et qui accepte difficilement que d’autres lieux attirent autant l’attention de la presse, des investisseurs et de concours. Il viserait alors des domaines bien précis.
  • C’est une campagne de diffamation, orchestrée par un groupe (national ou international), qui espère pouvoir causer assez de ‘dommages’ à l’image des domaines, pour pouvoir les racheter à un prix bien inférieur à leur valeur.

Impact de la désinformation

Ignorer simplement cette rumeur est impossible, selon Jeanette van der Steen. Elle reçoit déjà des réactions de clients qui se demandent nerveusement si le château est dans une si mauvaise situation financière. ‘Cela me rend extrêmement triste. Et cela me cause déjà des dommages. Votre réputation et votre renommée pourraient en être gâchées. Avec les clients, à la fois professionnels et privés, qui vous aborderont sur ces rumeurs, vous devez expliquer toute l’histoire, même si vous ne le souhaitez pas.’

Est-ce une tempête dans un verre de vin, ou les rumeurs sont-elles bien plus graves ? Dans tous les cas, les propriétaires de domaine qui seraient victimes de ces potins ou entendent de fake news à propos leur domaine sont invités à nous contacter par mail. Nous suivons de près ce dossier.

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