Mugabe : “Les assassins de fermiers blancs ne seront pas poursuivis”

Les Noirs qui ont tué des fermiers blancs au cours de la réforme agraire mise en œuvre par le gouvernement zimbabwéen en l’an 2000 ne seront pas poursuivis. C’est ce que le président Mugabe a confirmé lors d’un meeting électoral à Harare, la capitale du pays. Il a dit que ces crimes resteraient impunis, a rapporté le site d’actualités zimbabwéen Newsday :

« Oui, nous avons ceux qui ont été tués quand ils ont résisté. Mais nous ne poursuivrons jamais en justice ceux qui les ont tués. Je demande : pourquoi devrions-nous les arrêter ? »

Le plan de réforme agraire de Mugabe.

En 2000, Mugabe, alors menacé d’une défaite électorale, avait décidé de récupérer le soutien de la population en menant une nouvelle politique agraire. Près de 90 % des fermes détenues par des fermiers blancs avaient été saisies pour les remettre aux mains des Noirs.Wikipédia : »Quand Robert Mugabe était arrivé au pouvoir, 70 % des terres arables appartenaient à 4 000 fermiers blancs. Robert Mugabe les avait rassurés contre toute expropriation forcée et quelques milliers d’hectares avaient été redistribués pacifiquement, souvent à des partisans du régime. L’expropriation des terres des fermiers blancs devrait se faire par une compensation financée par la Grande-Bretagne.En 2000, Robert Mugabe soumet à la population une nouvelle constitution incorporant notamment une réforme agraire avec des expropriations sans compensation et surtout une amnistie permanente aux militaires et aux membres du gouvernement. Le 11 février 2000, contre toute attente, ce projet de nouvelle constitution soumis à référendum est rejeté par 54,7 % des électeurs, manifestant pour la première fois la défiance de la population envers le vieux dirigeant.Le 6 avril 2000, il passe outre ce vote pour imposer sa réforme agraire en recourant à la violence des milices de pseudo anciens combattants dirigés par Chenjerai Hunzvi. La plupart des fermiers blancs sont expropriés et une dizaine sont assassinés. Depuis lors, la plupart fuient à l’étranger. Cet exode des Blancs est suivi par celui d’environ 3 millions de Noirs. »

« Nous disons non aux blancs qui possèdent notre terre, et ils devraient partir »

17 ans plus tard, rien n’a changé au Zimbabwe. Lors d’un meeting de son parti Zanu-PF en juillet 2014, Mugabe avait déclaré que les blancs ne devraient posséder aucune terre au Zimbabwe (« Nous disons non aux Blancs qui possèdent notre terre, et ils devraient partir. (…) Ne soyez pas trop gentils avec les fermiers Blancs. La terre est à nous, et non à eux. Ils devraient se lancer dans les industries et laisser la terre aux Noirs », avait alors déclaré Mugabe). Récemment, le président zimbabwéen a menacé de nouveau d’expulser tous les fermiers blancs qui avaient échappé à la dernière vague d’expropriations :

« Nous avons découvert que rien que dans la province du Mashonaland oriental (…) il y a 73 fermiers commerciaux blancs (c’est-à-dire, des fermiers blancs travaillant sur de grandes exploitations, ndlr) qui occupent toujours des fermes, quand notre peuple n’a pas de terre ».

Mugabe, qui est âgé de 93 ans, est arrivé au pouvoir en 1980 après la guerre d’indépendance, et il est le plus ancien chef d’État du monde qui ne soit pas un monarque.

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