Des scientifiques des Alpes et de l’Arctique ont découvert des microbes capables de digérer du plastique dès 15°C, une révélation qui permettrait d’accélérer considérablement la lutte contre la pollution du plastique, véritable fléau pour l’environnement et la faune.
Des « microbes qui digèrent le plastique » : la nouvelle solution miracle pour le recyclage mondial ?
Pourquoi est-ce important ?
Le recyclage du plastique représente un défi environnemental à échelle planétaire. Il est rendu difficile en raison de nombreux types de plastique différents qui nécessitent un tri précis. Les infrastructures de recyclage sont souvent limitées, ce qui signifie que de nombreux déchets plastiques finissent par être incinérés ou mis en décharge, un autre fléau environnemental.L’essentiel : Des scientifiques de l’Institut fédéral suisse WSL ont découvert des microbes capables de digérer les plastiques à basse température.
- Cette étude a été publiée dans le journal Frontiers in Microbiology et détectée par The Guardian.
- « Ces organismes pourraient contribuer à réduire les coûts et la charge environnementale d’un processus de recyclage enzymatique des plastiques », affirme l’auteur principal de cette étude, Joel Rüthi.
- Cette découverte scientifique renferme un potentiel immense : depuis 1950, 8,3 milliards de tonnes de plastique ont été produites et environ 6,3 milliards de tonnes de cette quantité de plastique sont encore présentes dans la nature.
- Ces quantités astronomiques menacent l’environnement à plusieurs niveaux :
- Le plastique pollue les écosystèmes et tue de nombreux animaux. 700 espèces animales sont ainsi menacées par la pollution plastique dans les océans.
- La présence de plastique non recyclé peut entraîner la destruction des habitats naturels.
- Il peut se décomposer en microplastiques, de petites particules présentes dans l’eau douce, les océans et même l’eau potable que nous buvons.
- La production et l’élimination du plastique non recyclé contribuent à l’émission de gaz à effet de serre.
- Il contribue également à l’épuisement des ressources naturelles.
Le détail : Des microbes qui mangent du plastique, ce n’est pas nouveau. En revanche, qu’ils soient capables de le faire à basse température, c’est quasiment révolutionnaire.
- Plusieurs micro-organismes ayant la capacité de dégrader les plastiques ont déjà été identifiés, mais ils sont généralement actifs uniquement à des températures dépassant 30 °C.
- Cela requiert beaucoup d’énergie, et donc de l’argent.
- Un processus qui est généralement loin d’être neutre en émissions de carbone, et qui est donc contre-productif pour lutter contre la pollution.
- Or ici, les scientifiques affirment que le système fonctionne bien entre 4 et 20°C.
- Pour arriver à cette découverte, le docteur Joel Rüthi du WSL, en collaboration avec ses collègues, a collecté 19 souches de bactéries et 15 souches de champignons provenant de plastique exposé ou intentionnellement enfoui dans le sol pendant un an.
- Les chercheurs ont cultivé ces micro-organismes individuellement en laboratoire, dans l’obscurité et à une température de 15°C, afin de déterminer leur capacité à dégrader différents types de plastique.
- 19 souches testées, soit 56% du total ont démontré la capacité de dégrader le polyuréthane (PUR) à une température de 15°C.
- En ce qui concerne les mélanges de plastiques biodégradables PBAT et PLA, largement disponibles dans le commerce, 17 souches ont montré une capacité à les digérer.
- Il existe toutefois des limites : aucune des souches n’a été capable de digérer le polyéthylène (PE) non biodégradable.
- Or celui-ci est utilisé dans de nombreux domaines et produits, notamment dans les emballages, dans l’industrie alimentaire, l’agriculture, la construction, le secteur médical ou encore le textile.