Ce bateau électrique nettoie l’océan en « mangeant » les déchets plastiques

L’Interceptor électrique de l’ONG Ocean Cleanup garde les eaux du Pacifique propres.

L’organisation Ocean Cleanup, dirigée par l’inventeur et militant environnemental néerlandais Boyan Slat, a retiré 816.000 kilos de déchets des océans l’année dernière. L’un des moyens mis en œuvre pour y parvenir, ce sont des vaisseaux électriques semi-autonomes appelés les « Intercepteurs ».

Ces navires naviguent déjà parmi les marchés flottants du delta du Mékong au Vietnam et sur de nombreuses eaux de Malaisie et d’Indonésie. Une barrière achemine les déchets plastiques vers la « bouche » du bateau, après quoi ils sont chargés et transportés par un tapis roulant vers six containers.

L’ordinateur embarqué de l’Interceptor utilise des capteurs pour que tout se fasse automatiquement. Il est également intéressant de noter que l’ensemble du processus est alimenté par l’énergie solaire. De ce fait, le prix de revient d’un bateau Interceptor est ramené à environ un demi-million d’euros par navire.

L’initiative est toutefois soutenue par des fonds provenant de Coca-Cola, du constructeur automobile sud-coréen Kia et du groupe de rock britannique Coldplay.

Coca-Cola reste le roi des déchets plastiques

Toutefois, selon un rapport publié en 2021 par l’organisation de défense du climat Break Free From Plastic, Coca-Cola, l’un des principaux donateurs d’Ocean Cleanup, resterait le plus gros pollueur au monde. En 2021, la firme au packaging rouge aurait même obtenu ce titre douteux pour la quatrième année consécutive. L’organisation met en garde contre le fait que de grandes entreprises telles que Coca-Cola, PepsiCo, Unilever et Nestlé soutiennent des projets climato-intelligents pour donner l’impression qu’elles veulent protéger l’environnement ; une forme de greenwashing, en d’autres termes.

Le Vietnam, pays où les navires Interceptor font leur travail, serait dans le top 4 des plus gros pollueurs des océans, car les pays riches expédient leurs déchets au Vietnam et dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est pour qu’ils y soient éliminés. Et les bouteilles de Coca-Cola seraient parmi les déchets les plus courants dans les eaux vietnamiennes. L’entreprise finance actuellement le nettoyage de 15 rivières de ce pays grâce aux Interceptors et vise à rendre ses emballages 100 % recyclables d’ici 2025.

« [Ces bateaux] sont une solution temporaire jusqu’à ce que les déchets soient réduits grâce à de meilleures infrastructures, au recyclage et à une consommation moindre. Nous ne pouvons pas être les nettoyeurs des rivières et des océans pour toujours », conclut Lonneke Holierhoek, COO d’Ocean Cleanup, dans une interview vidéo.

MB

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