Le stratégiste et investisseur en chef de Morgan Stanley, Mike Wilson, ne s’attend pas à ce que la reprise de ce début d’année tienne le coup. Elle devrait s’effondrer sur les résultats trimestriels des entreprises, en baisse. Une lourde chute serait à venir, avant un véritable marché haussier plus tard dans l’année.
« Le rallye actuel est trompeur » : pour Morgan Stanley, le marché doit encore chuter avant de vraiment reprendre son élan

Pourquoi est-ce important ?
Les perspectives économiques qui laissent entrevoir une amélioration de la situation seront-elles suffisantes pour que le marché garde sa cadence ?Dans l’actu : un rapport du stratégiste en chef pour le marché boursier des États-Unis de la banque Morgan Stanley.
Le contexte : Depuis le début de l’année, les marchés reprennent du poil de la bête, en Europe, mais aussi aux États-Unis.
- C’est notamment l’espoir d’un « atterrissage en douceur », c’est-à-dire une réduction de l’inflation sans que l’économie chavire dans la récession, et d’une réduction des hausses des taux d’intérêt, qui rendent les investisseurs optimistes.
- L’indice phare de Wall Street, le S&P 500 a gagné plus de 5% depuis le début du mois. Le Nasdaq 100, plus exposé à l’inflation, s’approche d’un gain de 10% sur la même période.
Bearish à court terme…
L’essentiel : ce rallye ne serait que « faux signaux et reflets trompeurs dans la galerie des glaces de ce marché baissier » et pas une véritable reprise, met en garde Mike Wilson, s’attendant à une rechute.
- « Les phases finales du marché baissier sont toujours les plus compliquées, et nous avons été en état alerte élevée pour de telles fausses hausses », écrit l’expert, relayé Fortune. « Nous ne mordons pas à l’hameçon de ce récent rallye parce que notre travail et notre processus sont baissiers sur les résultats, de manière si convaincante. »
- En décembre, il avait déjà dressé un constat similaire. La semaine dernière, son confrère Marko Kolanovic de JPMorgan a aussi prononcé une telle mise en garde.
- En cause : les résultats des entreprises. Le marché s’attend à des bénéfices à hauteur de 228 dollars par action, pour les entreprises du S&P 500 (bénéfices divisés par le nombre d’actions, une mesure pour comparer ou regrouper les bénéfices), en 2023.
- Pour Wilson, c’est trop élevé : il faudrait plutôt miser sur 195 dollars si la récession est évitée, voire 180 dans le scénario plus pessimiste. C’est que les coûts augmentent plus rapidement que les ventes, explique-t-il, « et les preuves s’accumulent. »
- Une différence dans les estimations qui pourrait plomber la bourse :
« Nos travaux montrent une nouvelle érosion des bénéfices, l’écart entre notre modèle et les estimations prévisionnelles n’ayant jamais été aussi important. Les deux dernières fois où notre modèle était à ce point inférieur au consensus, le S&P 500 a chuté de 34% et 49%. »
Mike Wilson
- L’indice pourrait ainsi perdre environ 25% sur la première moitié de l’année, et glisser vers les 3.000 points. Soit le niveau le plus bas depuis mai 2020.
… mais bullish à plus long terme
À l’avenir : une reprise sur la deuxième moitié de l’année.
- « Une opportunité d’achat incroyable », lance-t-il même. Sur le deuxième semestre, l’indice devrait alors remonter la pente, dans un véritable marché haussier, jusque 3.900 points à la fin de l’année (soit légèrement plus que les 3.800 points du début de cette année). Il faudrait alors être patient et attendre ces jours meilleurs, glisse-t-il aux investisseurs.
Disclaimer: cet article ne fait pas office de conseil, mais doit se lire à titre d’information. Investir comporte toujours des risques.