Le grand retour du bull market ? Oubliez l’inflation, concentrez-vous sur les revenus

L’année 2022 aura été marquée par l’inflation. Les marchés ont vécu des mois terribles, mais pour le début d’année 2023, les investisseurs devraient plutôt être attentifs à un autre élément : les résultats.

Pourquoi est-ce important ?

Les marchés ont vécu l'année dernière au rythme des hausses des taux d'intérêt des banques centrales. Maintenant que l'inflation commence sa décrue, il est temps de se concentrer sur des indicateurs plus traditionnels : les résultats des entreprises seront décisifs pour déterminer la couleur des marchés.

Dans l’actu : deux semaines de résultats du Q4 2022.

  • Les revenus des grandes banques américaines sont tombés la semaine dernière. Ces résultats, en demi-teintes, préfacent ceux des autres grandes entreprises.
  • Accrochez-vous : la semaine prochaine, 26 sociétés du S&P 500 doivent publier leurs chiffres pour le quatrième trimestre.
  • Or, les analystes ont repéré une tendance pour ces derniers mois : les investisseurs se concentrent désormais davantage sur les résultats des entreprises que sur les réactions des banques centrales à l’inflation.
  • Disney, Facebook ou encore Palentir ont tous connu une forte chute à la suite de la publication de leurs résultats, le trimestre dernier.

Conséquence : une forte volatilité.

  • Les entreprises ont un autre problème que les prix des matières premières : c’est le coût de leur personnel. Les entreprises qui le pouvaient (pricing power) ne peuvent pas reporter éternellement l’inflation sur les prix de leurs produits. On l’a vu tout récemment avec la décision de Tesla de baisser ses prix aux États-Unis et en Europe, le résultat d’une demande en berne. Le gros problème des entreprises en 2023 sera la compression de leurs marges.
  • Les estimations des bénéfices par action du quatrième trimestre 2022 du S&P 500 ont chuté d’environ 7 % depuis octobre. Les deux semaines qui arrivent pourraient déboucher sur de mauvaises surprises. Le résultat d’une économie qui ralentit sous les coups de boutoir des banques centrales et des taux d’intérêt. C’était l’effet recherché pour refroidir l’économie, mais les résultats de certaines entreprises vont commencer à le démontrer.
  • La baisse estimée des bénéfices du S&P 500 au quatrième trimestre de 2022 est de -3,9 %, selon une analyse de FactSet. Ce sera la première baisse des bénéfices depuis le 3e trimestre 2020, en pleine pandémie.

Et après : le bull market pourra-t-il se maintenir ?

  • Vous l’avez noté : un vent d’optimisme règne sur les marchés depuis le début de l’année. C’est particulièrement vrai pour les marchés européens qui sont dans une forme assez incroyable.
  • La raison ? Le risque de récession s’éloigne, du fait de la crise énergétique qui semble en bonne voie de guérison pour l’année prochaine. Le gaz TTF est redescendu à 60 euros, son niveau d’avant-invasion de l’Ukraine par la Russie.
  • Mais les résultats des entreprises seront les témoins de l’économie réelle et détermineront si l’Europe et les États-Unis entreront en récession.
  • Tout le monde aura un regard particulier pour la Tech américaine qui a dû se séparer de dizaines de milliers d’employés en prévision du ralentissement économique. Comme un signe avant-coureur, le patron d’Apple, Tim Cook, a été contraint de réduire son salaire de 40%.
  • Les résultats du Q4 donneront le ton pour le Q1 2023. Après cela, la récession mondiale dépendra essentiellement d’une seule variable : la relance chinoise.
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