L’Ukraine n’obtiendra pas de F-16 belges (pour l’instant)

Les Pays-Bas et le Danemark fourniront des avions de combat F-16 à l’Ukraine. La Belgique, qui est en train de progressivement mettre hors service sa propre flotte, se limitera à une contribution à la formation des Ukrainiens. Une livraison de jets belges n’est pas prévue, le chef du service matériel de la Défense est ferme là-dessus. Pourtant, la porte reste légèrement entrouverte.

Pourquoi est-ce important ?

L'armée de l'air ukrainienne ne dispose pas de suffisamment d'avions efficaces pour offrir une couverture aérienne à ses propres troupes, et encore moins pour les aider à mener une percée. C'est pourquoi le pays a fait pression l'année dernière pour obtenir des F-16, le cheval de bataille de nombreuses armées de l'air occidentales. Une coalition F-16 a déjà été mise en place, dans laquelle différents pays collaborent pour former les Ukrainiens. Le Danemark et les Pays-Bas ont également promis de fournir des jets mis hors service, 61 au total, à la fois pour des fins de formation et pour leur utilisation en Ukraine.

Dans l’actualité : pas de F-16 belges pour l’Ukraine, c’est confirmé par le responsable du matériel de la Défense dans De Standaard.

  • Contrairement aux Pays-Bas et au Danemark, la Belgique ne fournira pas de F-16 à l’Ukraine. C’est ce qu’a déclaré le lieutenant-général Frédéric Goetynck, chef de la Direction générale des ressources matérielles (DGMR), responsable de tout le matériel de la défense belge, dans une interview avec De Standaard. Selon lui, nos avions ne sont pas adaptés à la livraison.
  • Les F-16 belges font partie de la génération la plus ancienne, et les premiers exemplaires atteindront cette année leur durée de vie de 8.000 heures de vol. « Ces appareils ont alors accumulé tellement d’heures que leur structure est tout simplement usée. Même si vous savez que la probabilité est infiniment petite que l’avion s’écrase au cours des cent prochaines heures de vol, vous ne pouvez tout simplement pas le faire », dit-il.

« Une décision politique, pas la mienne »

La brèche : dans la même interview, Goetynck ajoute que c’est en fait une décision purement politique.

  • « Si vous envoyez un avion qui n’est plus sûr, dont vous savez que la carrosserie présente des fissures, en Ukraine, vous mettez potentiellement la vie d’un pilote en danger. Personne ne voudra prendre cette responsabilité politique », estime Goetynck, renvoyant ainsi la balle dans le camp du gouvernement. Une livraison est donc possible si l’Ukraine accepte ces risques, mais « ce sera alors une décision politique, pas la mienne ». La Défense veut donc surtout ne pas être tenue responsable si un pilote ukrainien s’écrase à bord d’un F-16 belge.
  • La porte est donc encore légèrement entrouverte pour la livraison de jets belges. Jasper Pillen, membre Open Vld du parlement et expert en défense, souhaite ouvrir cette porte avec le F-35 (le successeur du F-16 en service belge) comme levier. Selon lui, la livraison de F-35 doit être accélérée, de sorte que davantage de F-16 (avec encore quelques heures de durée de vie) deviennent disponibles. À l’heure actuelle, la composante aérienne a besoin de tous ses avions pour aider à surveiller l’espace aérien du Benelux et des pays baltes.

MB

Plus