L’Iran n’a pas le choix: l’économie doit continuer à tourner malgré la pandémie

L’Iran n’a pas d’autre choix que de continuer à faire tourner son économie en dépit des défis que pose au pays le regain de l’épidémie de Covid-19, a déclaré ce samedi le président iranien Hassan Rohani.

Il faut ‘poursuivre les activités économiques, sociales et culturelles en respectant les protocoles de santé (…) C’est la voie unique’, a estimé M. Rohani, lors d’une réunion télévisée du Comité de lutte contre le virus.

‘La solution la plus simple est de déclarer que toute activité est fermée, et le lendemain, le peuple viendrait pour protester contre le chaos, la faim, les épreuves et la pression’, a expliqué M. Rohani, dont le gouvernement a été critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire.

Plus de 12.000 morts confirmées

Les propos de M. Rohani surviennent alors que l’Iran a enregistré jeudi un record de mortalité, avec 221 morts en 24 heures. Depuis plusieurs semaines, la pandémie gagne du terrain en Iran, pays le plus touché du Proche et Moyen-Orient.

La République islamique a recensé officiellement plus de 12.000 morts sur un total de plus de 252.000 cas liés à la maladie Covid-19 depuis qu’il a confirmé en février ses premiers cas de virus SARS-CoV-2 sur son sol.

Pour lutter contre la propagation de l’épidémie, les autorités iraniennes ont annulé tout rassemblement et fermé écoles et commerces non essentiels en mars avant de lever progressivement les restrictions à partir d’avril, pour tenter de ranimer l’économie du pays, étouffée par les sanctions américaines.

‘Nous n’avons pas d’autre choix’

‘La télévision publique, (les médias), les artistes, les intellectuels, les professeurs, tous doivent agir pour convaincre notre cher peuple (…) que nous n’avons pas d’autre choix’, a indiqué M. Rohani.

‘Il n’est pas possible de fermer les entreprises et les activités économiques à long terme’, a-t-il ajouté, soulignant que ‘le peuple ne l’acceptera pas’.

L’économie iranienne fait face à une récession brutale depuis 2018, après le retrait unilatéral de Washington en mai de l’accord sur le nucléaire iranien et la réimposition de sanctions américaines contre Téhéran.

Le ministre de la Santé Saïd Namaki a mis mercredi en garde contre ‘la révolte du peuple provoquée par la pauvreté et la faim’, en ajoutant que son ministère n’a obtenu que 30% d’un milliard de dollars approuvé par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, pour lutter contre la propagation du virus.

Le Fonds monétaire international (FMI) prévient que le PIB iranien devrait se contracter de 6% en 2020 après avoir plongé de 7,6% en 2019.

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