L’inflation mondiale n’en a pas fini de grimper. En cause : sa dépendance accrue à la Chine

Alors qu’elle a déjà atteint un niveau important, l’inflation mondiale pourrait augmenter dans un avenir plus ou moins proche, et ce, de manière substantielle. Plusieurs facteurs pèsent dans la balance, mais les confinements extrêmes mis en place par Pékin pour contenir le coronavirus représentent le plus grand risque pour l’inflation mondiale, selon les analystes de Bernstein.

Les deux dernières années ont été pour le moins difficiles. La pandémie de coronavirus a eu de nombreux impacts sur nos vies, mais également sur l’industrie, entrainant des retards de livraison, des explosions de prix à droite et à gauche. Une situation qui n’a malheureusement pas eu l’occasion de s’apaiser, Vladimir Poutine étant trop pressé d’envahir l’Ukraine. Une décision qui a, elle aussi, de nombreuses répercussions sur l’économie mondiale. Et selon les analystes, la situation ne devrait pas s’arranger de si tôt.

Impacts collatéraux de la tolérance zéro

Suite à la pandémie, le monde est devenu encore plus dépendant des produits chinois qu’il ne l’était auparavant, selon les analystes de Bernstein, en raison du fait que Pékin a rapidement appliqué des mesures particulièrement strictes pendant une longue période, alors qu’ailleurs, on déconfinait dès que ça allait mieux. La Chine représente ainsi 15,4% des exportations mondiales, soit son niveau le plus élevé depuis 2012. Or, le pays fait face à sa pire vague de Covid-19 en deux ans ce qui a poussé les autorités à appliquer à nouveau des fermetures et restrictions de voyage très strictes.

Les centres économiques côtiers tels que Shanghaï sont particulièrement touchés par ces politiques restrictives. D’importantes usines partenaires de grandes entreprises internationales – Apple et Samsung – ont ainsi dû suspendre leurs productions. Le constructeur allemand Volkswagen a également été touché par la politique de Pékin, ses usines à la périphérie de Shanghai et dans la province septentrionale de Jilin ont fermé leurs portes au moins pour une journée.

« Nous pensons que l’impact macroéconomique des fermetures en Chine pourrait être assez élevé et que le marché n’en tient pas encore compte », a prévenu Jay Huang de Bernstein dans un rapport consulté par CNBC.

Hausse des prix

Outre les retards dans la production, les restrictions au sein des centres économiques chinois font que les coûts des conteneurs d’exportation ont grimpé en flèche. À Shanghaï, ils sont 5 fois plus élevés qu’avant la pandémie. Et les taux de fret aérien 2 fois plus importants. Cela a évidemment un impact sur le prix des produits exportés de Chine.

En mars, l’indice de prix à la production et l’indice des prix à la consommation du pays ont grimpé plus rapidement que prévu, a souligné CNBC.

« Par conséquent, il y aurait une exportation plus élevée de l’inflation, en particulier vers les grands partenaires commerciaux de la Chine, mais en même temps retarderait la reprise de la demande de la Chine », ont prévenu les analystes. Une nouvelle montée en flèche de l’inflation mondiale n’est donc pas à exclure et sans une amélioration de la situation sanitaire en Chine, cela pourrait se poursuivre durant un moment encore, et ce, même si la guerre en Ukraine prenait fin.

« Étant donné que ces récents blocages arrivent à un moment où les chaînes d’approvisionnement mondiales sont déjà tendues… nous pensons que l’impact de ce blocage pourrait être beaucoup plus élevé sur l’inflation mondiale et les perspectives de croissance par rapport à ce que nous avons vu en 2020 », ont en effet conclu les analystes.

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