Web Analytics

Licenciements, Holocauste et télétravail: Elon Musk a rencontré les employés de Twitter pour la première fois, et ils ne sont pas du tout rassurés

Licenciements, Holocauste et télétravail: Elon Musk a rencontré les employés de Twitter pour la première fois, et ils ne sont pas du tout rassurés
(Dimitrios Kambouris/Getty Images for The Met Museum/Vogue)

Ce jeudi, Elon Musk a organisé une réunion publique avec les employés de Twitter. Une première depuis qu’il a annoncé son intention de racheter l’entreprise, début avril. Entre possibles licenciements ,(quasi) disparition du télétravail et vision bien personnelle de la liberté d’expression, ses propos n’ont pas vraiment plu.

Lors de cette rencontre, les employés avaient pu écrire en amont les questions qu’ils avaient à poser à leur futur – si tant est que la vente se conclue, bien sûr – patron. Il leur a répondu en personne. D’après la presse américaine, les regards et les messages inquiets ont fusé entre collègues.

L’une des questions portait sur les potentiels licenciements auxquels Elon Musk pourrait procéder le jour où il prendra la tête de Twitter. Et effectivement, c’est une option qu’il n’exclut pas. « Cela dépend. L’entreprise a effectivement besoin de se refaire une santé », a-t-il d’abord répondu, rapporte CNBC. « Actuellement, les coûts dépassent les revenus ».

Ensuite, celui qui dirige déjà SpaceX et Tesla a indiqué qu’il fallait procéder à une « rationalisation des effectifs ». On sait ce que cela veut dire. « Quiconque est un contributeur important n’a pas à s’inquiéter », a-t-il précisé. Pas de quoi rassurer grand monde.

D’autant plus que, par après, Musk a eu une autre phrase plutôt inquiétante. « Si quelqu’un arrive à faire des choses utiles, c’est génial. Si ce n’est pas le cas, je me demande pourquoi il est dans cette entreprise », a-t-il déclaré.

Rappelons que Musk a récemment donné des sueurs froides aux travailleurs de Tesla. Ayant un « super mauvais pressentiment pour l’économie« , il a annoncé qu’il souhaitait supprimer 10% des emplois dans l’entreprise. Soit 10.000 licenciements.

Le télétravail en horreur

Depuis la pandémie, nombre d’Américains ont pu goûter au télétravail. Certains l’ont beaucoup apprécié, y compris chez Twitter. Ils aimeraient pouvoir continuer à en profiter, au moins partiellement. Mais si Musk rachète bien l’entreprise, ils n’y auront plus que probablement pas droit.

Déclarant qu’il était « fortement en faveur du travail en présentiel », il a indiqué que si un employé était « exceptionnel dans son travail », il pourrait être acceptable qu’il travaille à distance. Chacun donnera à « exceptionnel » la définition qu’il veut… mais c’est Musk qui tranchera.

Notons que les employés de Twitter devraient toutefois être un peu mieux lotis que ceux de Tesla, qui ont récemment appris qu’ils devraient retourner au bureau 40 heures par semaines ou démissionner. « Tesla fabrique des voitures, et vous ne pouvez pas fabriquer des voitures à distance », aurait-il expliqué.

Sa vision de la liberté d’expression

Enfin, Musk a été interrogé sur sa vision de la liberté d’expression, qu’il a maintes fois accusé Twitter de bafouer. Pour lui, il faut d’autoriser tous les discours légaux sur Twitter, même les contenus « légaux mais affreux » tels que l’extrémisme ou les abus. Mais il faut distinguer « liberté d’expression » et « liberté de portée ». C’est-à-dire que les utilisateurs doivent pouvoir « communiquer librement », mais que « la plateforme devrait s’efforcer d’empêcher les contenus potentiellement nuisibles ou offensants d’être amplifiés », afin que les utilisateurs soient « à l’aise sur Twitter.

Pour se faire comprendre, il a donné à ses futurs employés un exemple pour le moins particulier.

« N’importe qui pourrait aller au milieu de Times Square en ce moment et dire ce qu’il veut. Il peut tout simplement aller au milieu de Times Square et nier l’Holocauste… Mais cela ne signifie pas que cela doit être promu auprès de millions de personnes. Je pense donc que les gens devraient être autorisés à dire des choses assez scandaleuses qui sont dans les limites de la loi, mais qui ne sont pas amplifiées et n’ont pas une tonne de portée », a-t-il expliqué, dans des propos relayés par CNN.

Rappelons qu’en Belgique, le déni public de la Shoah constitue une infraction pénale. Aux États-Unis, en revanche, le premier amendement à la Constitution empêche de voter une loi réprimant le négationnisme.

Plus d'articles Premium
Plus