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Les stocks de gaz européens sont reconstitués trop rapidement cette année

Les stocks de gaz européens sont reconstitués trop rapidement cette année
Getty Images

Selon les données de Gas Infrastructure Europe (GIE), les stocks de gaz européens étaient remplis à près de 80 % au début du mois de juillet, soit beaucoup plus que ces dernières années. Les analystes estiment qu’à ce rythme, il n’y aura bientôt plus de place pour stocker le gaz.

L’actualité : Les stocks de gaz se remplissent déjà à un rythme plus lent qu’au début de l’année, mais un nouveau ralentissement pourrait s’avérer nécessaire pour garantir qu’il y ait encore suffisamment d’espace de stockage pour le combustible.

  • À l’heure où nous écrivons ces lignes, les stocks de gaz de l’Union européenne (UE) sont remplis à 78,6 %. L’Union dispose actuellement de quelque 887 térawattheures (TWh) de gaz stocké, soit 244 TWh de plus que la moyenne des dix dernières années.
  • En fait, dans certains pays, les stocks sont maintenant remplis à plus de 90 %. La Belgique ne connaît pas non plus de pénurie : à l’heure où nous écrivons ces lignes, la capacité de stockage belge est utilisée à environ 86 %.
  • Toutefois, un ralentissement est déjà perceptible dans les chiffres. Fin mars, il y avait encore 280 TWh stockés de plus que la moyenne. C’est le signe d’un stockage de plus en plus lent.
  • Néanmoins, selon une analyse de Reuters, un pic de quelque 1.211 TWh sera atteint avant le début de la saison hivernale. Or, la capacité maximale de stockage n’est que d’environ 1.130 TWh. Cela signifie qu’il n’y a pas assez d’espace pour stocker le gaz naturel, même si l’on tient compte du ralentissement du remplissage.
  • À cela s’ajoute le fait que les travaux d’entretien des champs gaziers norvégiens devraient être terminés à la mi-juillet. La Norvège est le principal exportateur de gaz naturel vers l’UE depuis que le robinet de gaz russe a été fermé. Les travaux sur les champs gaziers ayant duré plus longtemps que prévu, le prix du gaz naturel sur le principal marché TTF a augmenté de manière significative, mais il a de nouveau fortement baissé depuis.
  • L’un des principaux facteurs susceptibles d’inciter l’Europe à consommer davantage de gaz est un été chaud. Lorsque les besoins en climatisation sont plus importants, la consommation de gaz augmente également. En cas d’offre excédentaire, il est également plus avantageux pour l’industrie de consommer du gaz naturel en raison des prix bas.

Qu’en était-il l’année dernière ?

La comparaison : l’année dernière, il n’y avait qu’environ 668 TWh stockés au début du mois de juillet.

  • Les mois suivants ont été difficiles pour l’Europe. En août, le prix du gaz naturel a atteint des sommets inégalés en raison de l’impact de la guerre en Ukraine. Lors du pic, un mégawattheure (MWh) sur le marché TTF coûtait 339 euros, soit plus de 10 fois plus qu’aujourd’hui.
  • Il a donc semblé pendant un certain temps que les stocks de gaz ne seraient pas remplis à temps pour la période hivernale, qui commence le 1er octobre et dure jusqu’à la fin du mois de mars. Grâce à une série de mesures visant à réduire la consommation, à un hiver doux, à l’abondance de gaz naturel liquéfié (GNL) acheminé par voie maritime et à une demande chinoise moins importante que prévu, l’Europe a finalement pu éviter une crise énergétique.
  • À l’issue de la saison hivernale, l’UE disposait encore d’une quantité presque record de gaz naturel stocké. Le 31 mars, à la fin de l’hiver, la capacité de stockage était encore utilisée à 56 %. L’année précédente, elle n’était que de 26 %. Entre-temps, l’UE importe massivement plus de gaz naturel par bateau depuis des pays comme les États-Unis, le Qatar et, ironiquement, la Russie, afin de compenser la perte des importations par gazoduc.

(JM)

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