Avec son réseau satellitaire, Starlink vise à offrir une connexion Internet à haut débit partout sur Terre. Pour ce faire, SpaceX a tout de même aussi besoin de stations terrestres. L’entreprise d’Elon Musk avait reçu le feu vert pour en bâtir trois en France: deux projets doivent finalement être jetés à la poubelle.
Il y a un an, l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcerp) et l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR) avaient autorisé SpaceX à déployer ses antennes terrestres dans trois localités françaises: Gravelines (Nord), Saint-Senier-de-Beuvron (Manche) et Villenave-d’Ornon (Gironde).
Mais c’était sans compter sur la résistance des locaux. En quelques jours, SpaceX vient de voir deux de ses trois projets s’écrouler.
Vendredi dernier, La Voix du Nord a ainsi rapporté que la base nordiste ne verrait jamais le jour. L’entreprise d’Elon Musk s’y est heurtée à une trop lourde opposition, matérialisée en avril 2021 par le refus d’octroi du permis de construire de la part du maire de Gravelines. Elle a donc préféré abandonner le projet. Les très puissants serveurs d’OVH, tout proches, plaisaient pourtant beaucoup à SpaceX.
Le lendemain, il est apparu que Saint-Senier-de-Beuvron avait lui aussi « vaincu » Starlink. Vivement opposés au projet, le maire et les habitants de ce village de 368 habitants ont réussi à faire fuir SpaceX. Là aussi, la société de l’homme le plus riche du monde a préféré éviter d’engager une bataille judiciaire, indique Ouest France.
La bourgade normande abrite un local technique qui sert de relais à une « grande dorsale », un réseau de fibre optique qui porte le trafic internet à l’échelle nationale et internationale. C’est ça qui avait séduit SpaceX, note BFM TV.
Plus qu’une seule piste: la bonne ?
Si Gravelines et Saint-Senier-De-Beuvron ont tout fait pour repousser SpaceX, c’est car ses stations terrestres s’accompagnent d’un mur d’enceinte en béton avec à l’intérieur neuf dômes de presque 3 mètres de hauteur. Deux craintes agitaient les détracteurs: un paysage enlaidi et des émissions d’ondes électromagnétiques peu engageantes.
Vous l’aurez compris, SpaceX ne peut désormais plus compter que sur Villenave-d’Ornon, commune de la banlieue bordelaise abritant un peu plus de 37.000 habitants. Et, logiquement, cette piste ne devrait pas flancher.
D’après Sud Ouest, l’arrivée de la station n’a en tout cas pas vraiment fait réagir les locaux. Il faut dire qu’ils sont déjà habitués, depuis début 2021, à la présence de Starlink dans leurs rues. Huit « globes blancs » sont apparus sur un bâtiment qui faisait déjà office de relais technique pour télécommunications: SpaceX en a fait un de ses relais satellite.