Les pays ayant les scores les plus bas de l’indice de liberté de la presse préparent tous des lois pour contrer les fake news

Singapour a décidé de promulguer une loi contre la propagation de fausses informations. Cette ville-Etat suit ainsi l’exemple de sa voisine la Malaisie. Cette nouvelle législation permettra au gouvernement de Singapour de supprimer tout contenu qui enfreint les nouvelles règles. Singapour est ainsi la preuve que les pays ayant une liberté de presse restreinte sont bien disposés à contrer les fake news.

Cette mesure fait partie d’un ensemble plus important de recommandations formulées par une commission parlementaire chargée de la lutte contre la désinformation. Grâce à cette nouvelle législation, les autorités peuvent immédiatement supprimer des fake news en ligne. Dans des cas moins urgents, la loi oblige les sites internet à effectuer des corrections ou publier des avertissements concernant les fausses informations.

Sécurité nationale

Selon un rapport du Reuters Institute et de l’Université d’Oxford, les sites d’informations en ligne et les réseaux sociaux sont la principale source d’informations de Singapour. Trois quarts de la population utilisent le smartphone comme accès principal à l’information.

Selon Janil Puthucheari, ministre singapourien de l’information et de la communication, la désinformation en ligne est une menace pour la sécurité nationale. Le Premier ministre, Lee Hsien Loong, a déclaré que repérer les fausses informations était plus facile à dire qu’à faire. Selon lui, les utilisateurs surestiment les capacités des autorités dans ce domaine.

Singapour a acquis la réputation de plaque tournante de la technologie intelligente. Cependant, selon les défenseurs des droits de l’homme, la répression sur Internet dure depuis plusieurs décennies. Cela a étouffé l’innovation et la liberté d’expression en ligne, expliquent-ils. 

Liberté de la presse

Singapour dispose d’une législation stricte à l’égard des médias. Les éditeurs de publications imprimées, audiovisuelles et numériques sont obligés de demander des licences d’exploitation aux organismes de réglementation compétents. En 2013, le gouvernement a adopté une loi obligeant les sites web autorisés à éliminer des contenus enfreignant les normes en 24 heures.

Le gouvernement visait ainsi les publications pornographiques, extrémistes ou racistes. Les infractions étaient sanctionnées par des amendes.

Dans son classement de la liberté de la presse, Reporters sans Frontières place Singapour à la 151ème place. Cet index comporte 180 pays. Singapour est trois places en-dessous de la Russie, pays qui a récemment adopté une loi similaire à l’égard des fake news.

D’autres pays ont une position encore plus sévère vis-à-vis d’Internet. L’Egypte a récemment approuvé une loi visant spécifiquement les utilisateurs de réseaux sociaux. En Inde, le gouvernement travaille à des règlements strictes en matière d’Internet. Dans ce pays, des fausses informations sur WhatsApp avaient conduit l’année dernière à de véritables lynchages.

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