Les organisateurs de la campagne ‘Stop Hate for Profit’ déçus de la réunion avec Mark Zuckerberg

Mardi, les organisations à la base de la campagne de boycott des annonceurs sur Facebook se sont entretenues avec Mark Zuckerberg, CEO du groupe, et Sheryl Sandberg, directrice des opérations. Mais à sortie de la réunion, ils se sont dits très déçus, car aucune solution concrète n’avait été prise.

‘À ce stade, nous nous attendions à des réponses très claires aux recommandations que nous avons présentées, et nous ne l’avons pas obtenu’, a déclaré Rashad Robinson de Colour of Change lors de la conférence de presse qui a suivi l’entretien. Selon lui, Facebook espérait que la réunion suffirait à calmer les esprits. Mais au final, les discussions ne sont pas allées au cœur du problème, comme l’explique le journal The Guardian.

11 mesures avaient été proposées par les organisations. On retrouve par exemple la soumission à des audits tiers réguliers sur la gestion de la haine et de la désinformation ou encore des exemptions politiques. Le groupe ne s’est engagé sur aucune d’entre elles.

Autre son de cloche chez Facebook, pour qui l’entretien s’est très bien passé. ‘Cette réunion a été pour nous l’occasion d’entendre les organisateurs de la campagne et de réaffirmer notre engagement à lutter contre la haine sur notre plateforme’, a déclaré la porte-parole. Elle en profite aussi pour annoncer les résultats d’un audit sur les droits civils. Elle note, par exemple, que le réseau social a interdit plus de 250 organisations suprémacistes blancs. En outre, selon le groupe, Facebook supprime 89% du contenu haineux avant même qu’il ne soit signalé.

Pas suffisant

Mais pour les fondateurs de la campagne Stop Hate for Profit, ce n’est pas suffisant. D’une part, l’audit doit être fait par une organisation externe, car ‘un rapport de transparence n’est aussi bon que si son auteur est indépendant’. Ensuite, 89%, ce n’est pas assez. Même une infime quantité de haine, c’est déjà trop. ‘Facebook devrait avoir une politique de tolérance zéro sur l’intolérance comme toutes les autres entreprises en Amérique.’

Zuckerberg aurait récemment déclaré qu’il savait que les annonceurs reviendraient rapidement sur son site. En outre, une grande partie de ses revenus viennent de PME qui n’ont pas d’autres alternatives que Facebook pour faire leur publicité. Le CEO ne semble donc pas trop inquiet. Les organisateurs préviennent toutefois que cela va durer au moins jusqu’à la fin juillet et que ça pourrait encore s’étendre à un plus grand nombre d’entreprises. ‘Cette campagne va continuer à se développer, elle deviendra plus globale, elle deviendra plus intense, jusqu’à ce que nous obtenions les réponses que nous recherchons’, ont-ils affirmé.

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