Les libéraux vont lister leurs conditions: PS et N-VA veulent un résultat concret pour ce vendredi

PS et N-VA ont reçu tour à tour les libéraux et les démocrates chrétiens. Face à la situation sanitaire, tous veulent aboutir à un accord. Le duo de préformateurs veut amener du concret chez le roi ce vendredi. Pour déjà entamer une mission de formation?

Les libéraux se sont sentis mis à l’écart des négociations face au duo PS/N-VA. Pas question pour eux de signer un chèque en blanc à la note préparée par Bart De Wever et Paul Magnette. Une note qui leur a été présentée ce samedi, mais pas livrée. Car les éléments qui la constituent ne sont pas encore fixés.

Les libéraux veulent se sentir ‘respectés’. Ils ont établi une liste de requêtes qu’ils devraient présenter aujourd’hui au duo. Il y a peu de fuites sur son contenu, mais l’on évoque notamment une réforme du marché du travail.

L’écart entre la note présentée par les libéraux au moment de la négociation Arizona et la note actuelle est chiffré: 16 milliards de différences, selon nos sources. Un paquet d’argent non négligeable, accordé au PS par la N-VA.

Koning Filip, Paul Magnette (PS) en Bart De Wever (N-VA)
Isopix

Réforme de l’État

Contre quoi? Cette fameuse réforme de l’État est toujours évoquée mais loin d’être ficelée. Les deux s’accordent sur une décentralisation plus poussée de certaines compétences, comme les soins de santé, l’emploi ou encore au niveau de la justice, mais les socialistes ne veulent pas toucher au financement fédéral de ces compétences. Deux dossiers sulfureux et symboliques seraient aussi dans le pipeline – BHV et les communes à facilités – qui pousseraient à l’utilisation unique du néerlandais en matière judiciaire et administrative.

Reste que l’on ne fait pas une réforme de l’État à deux. Il faut une majorité des deux tiers et une majorité simple dans chaque groupe linguistique. Le monde économique brandit lui aussi la menace d’une réforme trop longue aux dépens des réformes économiques: ‘Ne lancez pas de grande réforme pendant au moins deux ans’, supplie l’Union des classes moyennes dans La Libre.

Enfin, il ne faut pas oublier que la vision de cette réforme de l’État diffère largement dans le camp nationaliste: côté francophone, on veut une réforme pour plus d’efficacité et une clarification des compétences, du côté de la N-VA, la séparation est avant tout idéologique. Le parti de Bart De Wever doit toucher des symboles, notamment à destination des électeurs du Vlaams Belang.

Formateurs?

Le duo arrivera-t-il à un préaccord satisfaisant qui peut les amener à prendre le rôle de formateur ce vendredi chez le roi? En coulisses, côté PS et N-VA, se pose toujours la question de savoir si l’alliance MR/Open VLD est aussi solide que Georges-Louis Bouchez et Echgert Lachaert l’affirment.

Pendant longtemps, le PS a voulu mettre hors-jeu l’Open VLD, qui a fait figure de 5e roue du carrosse ces derniers mois, se remorquant au MR, jusqu’alors au centre du jeu. D’après nos informations, ces rôles sont en train de s’inverser. Rappelons qu’une coalition autour du PS/N-VA ne requiert pas forcément les deux partis libéraux en termes de sièges.

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