Les États-Unis ne sont pas préparés à l’ère de l’intelligence artificielle (IA), avertit un groupe d’experts présidé par l’ancien PDG de Google, Eric Schmidt.
La Commission nationale de sécurité américaine pour l’IA (NSCAI) avertit dans un nouveau rapport que la Chine pourrait bientôt remplacer les États-Unis en tant que ‘superpuissance mondiale de l’IA’ et que cela pourrait avoir de graves implications en matière de défense.
‘L’Amérique n’est pas prête à se défendre ou être compétitive dans l’ère de l’IA’, ont écrit Schmidt et l’ancien vice-secrétaire américain à la Défense Robert Work. ‘C’est la dure réalité à laquelle nous devons faire face.’
‘Abolir l’interdiction des armes intelligentes’
Ce comité de 15 membres a commencé son enquête en mars 2019 et comprend des technologues, des experts en sécurité nationale, des hommes d’affaires de haut niveau et des universitaires. Parmi eux, Andy Jassy (futur patron d’Amazon), Safra Catz (PDG d’Oracle), Eric Horvitz (directeur scientifique de Microsoft) et Andrew Moore (responsable de Google Cloud AI).
Dans leur rapport final, ils demandent au président Joe Biden de rejeter les appels à une interdiction mondiale des (controversées) armes autonomes alimentées par l’IA. Selon eux, il est peu probable que la Chine et la Russie signent un tel traité.
Des milliers d’experts en intelligence artificielle se sont prononcés contre les systèmes d’armes intelligentes – qui peuvent tuer sans intervention humaine – dans une lettre ouverte en 2018. ‘La décision d’ôter une vie ne devrait jamais être prise par une machine’, lit-on dans cette lettre, signée par quelque 2.460 personnes de 160 organisations dans 90 pays – dont le patron de Tesla, Elon Musk.
Concurrence avec la Chine
‘Nous ne pourrons pas nous défendre contre les menaces liées à l’IA sans des capacités d’IA omniprésentes et de nouveaux modèles de guerre’, ont averti Schmidt et Work dans le rapport.
‘Nous devons gagner le concours d’IA qui aiguise la concurrence stratégique avec la Chine. Les plans, les ressources et les progrès de la Chine devraient concerner tous les Américains’, soulignent Schmidt et Work, ajoutant que l’utilisation de l’IA faite par la Chine constitue ‘un précédent décourageant pour tous ceux qui, dans le monde, chérissent la liberté individuelle’.