Principaux renseignements
- Les États-Unis exhortent l’Irak à relancer les exportations de pétrole kurde, menaçant de sanctions si Bagdad n’obtempère pas.
- L’Irak a approuvé un amendement à la loi sur le budget fédéral, ouvrant la voie à la reprise des exportations de pétrole kurde dans les semaines à venir.
- Le redémarrage des exportations de pétrole kurde reste problématique en raison des différends sur les mécanismes de paiement et des préoccupations des compagnies pétrolières internationales concernant les compensations.
Pétrole kurde
Les États-Unis pressent l’Irak de relancer les exportations de pétrole kurde, menaçant de sanctions si Bagdad n’obtempère pas. Cette pression découle de la stratégie de Washington visant à limiter les revenus pétroliers et l’influence de l’Iran dans la région. Les États-Unis cherchent d’autres sources d’approvisionnement en pétrole au niveau mondial, et la reprise des exportations kurdes pourrait contribuer à équilibrer les marchés dans le cadre de l’intensification de la campagne de « pression maximale » contre Téhéran. C’est ce que rapporte Reuters.
Développements récents
Le Parlement irakien a récemment approuvé un amendement à la loi budgétaire fédérale, ouvrant ainsi la voie à la reprise des exportations de pétrole kurde. Cet amendement porte sur l’article 12, qui régit les accords d’exportation entre Erbil et Bagdad. Le ministre irakien du pétrole a confirmé qu’il n’y avait plus d’obstacles à la reprise des exportations dans les semaines à venir, et des fonctionnaires du ministère du pétrole doivent se rendre à Erbil pour finaliser les détails.
Contexte politique
Cette décision intervient alors que l’Irak est confronté à un équilibre délicat entre ses relations avec les États-Unis et l’Iran. Alors que l’Iran exerce une influence considérable par l’intermédiaire des milices chiites et de ses alliés politiques, les États-Unis ont multiplié les mesures diplomatiques et financières pour limiter l’influence iranienne. La banque centrale irakienne a récemment bloqué l’accès de plusieurs banques privées aux dollars américains, à la demande du Trésor américain.
Obstacles
Malgré l’annonce de l’Irak, la reprise des exportations de pétrole kurde reste problématique. Les différends concernant les mécanismes de paiement entre le gouvernement fédéral et le gouvernement régional du Kurdistan, ainsi que les préoccupations des compagnies pétrolières internationales concernant les compensations pour les livraisons passées et futures, sont des questions clés.
Influence sur le marché mondial
En outre, le rôle de la Turquie en tant qu’acteur crucial de l’itinéraire d’exportation n’a pas encore été pleinement abordé, et l’Irak doit fournir des détails concrets sur le calendrier de reprise. La réintroduction du brut kurde pourrait également créer des tensions au sein de l’OPEP+, l’Irak étant contraint d’adhérer aux réductions de production qu’il s’est engagé à réaliser. Si les exportations kurdes peuvent reprendre, il est peu probable qu’elles dépassent les quotas de l’OPEP+.
Conclusion
Les États-Unis souhaitent une résolution rapide du conflit, mais des obstacles techniques et politiques se dressent devant eux. Le succès de l’opération dépend de la capacité de Bagdad à gérer les pressions concurrentes de Washington, de Téhéran et des factions internes. L’impact mondial sera probablement limité en raison des engagements de l’Irak dans le cadre de l’OPEP+, même si le retour des exportations kurdes pourrait soulager les marchés de l’énergie, surtout si l’on considère les perturbations survenues ailleurs, comme la récente attaque d’un drone ukrainien contre un oléoduc russe. Alors que les négociations se poursuivent, tous les regards se tournent vers les prochaines étapes de l’Irak, avec des implications potentielles pour sa stabilité politique et son avenir économique.
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