Les Belges comptent parmi les plus grands analphabètes financiers d’Europe

Les consommateurs belges sont à la traîne lorsqu’il s’agit de connaissances financières de base. C’est en tout cas ce qui ressort des recherches menées par le groupe de recouvrement et de médiation, Intrum.

Dans son rapport qui étudie les paiements des consommateurs européens, Intrum s’est penché pour la deuxième année consécutive sur les consommateurs de 24 pays européens. Le groupe a analysé la manière dont ces derniers se sont familiarisés avec les concepts et les calculs financiers de base. Au moins 1.000 personnes par pays ont participé à l’étude, qui s’est déroulée entre fin août et début octobre 2020.

Les personnes interrogées devaient notamment calculer le rendement de leur compte d’épargne après cinq ans et expliquer des concepts tels que l’inflation ou le taux annuel effectif global (TAEG). Pour ceux qui ont des doutes : l’inflation est l’augmentation du niveau général des prix et le TAEG, qui est exprimé en pourcentage annuel, comprend tous les coûts associés à un crédit, c’est-à-dire à la fois les intérêts et les frais d’administration.

Les consommateurs belges ont terminé presque derniers, se situant à la 20e place – sur 24 pays participants – soit trois places de moins qu’en 2019. Seules l’Espagne, la France, la Roumanie et l’Italie ont fait encore pire. Coïncidence ou non : ce sont tous des pays de la zone de langue romane. Pour obtenir les meilleures connaissances financières, il faut aller dans le Nord. Pour la deuxième année consécutive, la Finlande est le pays européen qui possède le plus haut niveau d’éducation financière.

Dire que les connaissances financières des Belges se détériorent ne serait pas vrai. La baisse du classement est davantage liée à une amélioration des connaissances sur le sujet dans les autres pays. ‘Le mauvais score de la Belgique est largement dû au fait que les répondants des pays voisins ont été plus à même de relier les termes financiers à des définitions correctes’,  peut-on lire dans le rapport d’Intrum.

Éducation

Seuls 36 % des Belges se sentent capables de gérer eux-mêmes toutes leurs affaires d’argent. Le groupe le plus important (46 %) n’en est pas capable, mais peut toujours solliciter des experts pour demander des conseils sur des questions telles que la planification des retraites. Fait inquiétant, les autres répondants, soit environ 18 %, estiment qu’ils n’ont pas reçu une formation financière suffisante pour gérer leurs finances au quotidien.

Les familles belges ne sont pas très préoccupées par leurs connaissances financières limitées. Seuls 32% des Belges disent avoir pris les mesures nécessaires pour améliorer leur connaissances financières ou encore, pour se préparer à l’incertitude économique causée par le Covid-19. Pour la grande majorité d’entre eux (68 %) l’éducation financière n’est pas considérée comme une priorité.

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