Les assistants intelligents dans le viseur de la Commission européenne

Siri, Alexa et Google Assistant seraient-ils liés à des pratiques anticoncurrentielles? C’est la question que se pose la Commission européenne qui a ouvert jeudi une enquête. Elle porte sur deux points en particulier: la récolte massive de données et le droit à la concurrence.

L’hypothèse de la Commission européenne est que Google, Apple et Amazon utilisent les données récoltées auprès des utilisateurs pour améliorer leurs autres services. Ils auraient aussi tendance à privilégier leurs propres applications dans les résultats de recherche. Ainsi, comme l’explique le site Phonandroid, lorsque vous demandez une musique à Siri, l’assistant va automatiquement ouvrir Apple Music et non Spotify, Deezer ou n’importe quel autre lecteur. Google fait la même chose, et ouvrira directement son propre moteur de recherche et pas Bing ou Ecosia.

Pour vérifier si ces pratiques limitent bien la concurrence, la Commission européenne va envoyer un questionnaire à 400 entreprises. Les fabricants d’appareils intelligents, les développeurs de logiciels et les fournisseurs de services connexes seront les principaux visés par cette enquête sectorielle.

Le contrôle des données

Plus l’internet des objets va se développer et plus il aura accès à un grand stock de données. Ce ne sera plus limité à votre téléphone. Partout, vous pourrez être entouré d’objets intelligents comme un frigo, un thermostat, une montre, une serrure, etc.

La Commission veut donc vérifier comment ces données sont récoltées puis utilisées. Si le secteur s’est déjà bien développé ces dernières années, il en est encore à ses prémisses. C’est donc maintenant qu’il faut l’étudier et le réguler.

‘L’accès à de grandes quantités de données des utilisateurs semble être la clé de la réussite de ce secteur’, explique la commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager dans un communiqué. ‘Aussi, nous devons faire en sorte que les acteurs du marché n’utilisent pas le contrôle qu’ils exercent sur ces données pour fausser la concurrence ou fermer ces marchés aux concurrents.’

Le but de l’enquête n’est pas de sanctionner les entreprises américaines qui ont développé ces assistants intelligents, affirme l’UE. Aujourd’hui, ils profitent simplement d’un vide juridique, que l’Europe souhaite mieux réglementer.

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