Les anticorps contre le Covid-19 pourraient ne durer que 6 mois

10 mois après l’apparition du Covid-19 en Chine, de nombreuses questions sur ce virus restent sans réponse. Et la question des anticorps semble se complexifier à mesure que les recherches avancent. Selon une étude britannique, 26% des personnes qui avaient une immunité en juin l’avaient déjà perdu en septembre.

En règle générale, quand un humain contracte un virus, son corps produit des anticorps, qui auront pour but de détruire l’intrus. Et même après la disparition du virus, les défenses du corps retiennent souvent le profil du virus pour pouvoir l’attaquer plus facilement s’il réapparait. L’humain est alors immunisé contre le virus.

Mais dans le cas du coronavirus, c’est beaucoup plus complexe. Les scientifiques ne comprennent pas comment les anticorps réagissent à la maladie. D’une part, un faible pourcentage de la population semble se créer une immunité. En Italie, seuls 2,5% des citoyens avaient développé des anticorps pour lutter contre le virus. Mais d’autre part, des études montrent qu’une trop forte réaction immunitaire est la cause de certains symptômes graves. Chez les patients les plus atteints, le système immunitaire provoque des inflammations qui peuvent causer d’importants dégâts.

Baisse de l’immunité

Les dernières études ne sont clairement pas pour encourager la création d’une immunité collective naturelle. Selon une étude britannique, en trois mois, la population possédant des anticorps a baissé de 26%. Et cette diminution a été observée dans toutes les classes d’âges. Les chercheurs pensent que l’immunité face au Covid-19 ne durerait en réalité que 6 mois, comme c’est le cas pour un rhume saisonnier. Cela expliquerait, entre autres, comment certaines personnes peuvent être contaminées deux fois par le virus. En Belgique, avec la seconde vague, cette seconde infection se voit particulièrement chez le personnel soignant.

L’étude montre aussi que nous ne sommes pas tous égaux dans la création d’anticorps. Ainsi les jeunes avaient un taux d’anticorps plus élevé que les personnes plus âgées. Et ce niveau diminuait également beaucoup plus lentement chez les plus jeunes.

En outre, les personnes qui ont fait une forme asymptomatique du coronavirus ont également vu leur niveau d’anticorps diminuer beaucoup plus rapidement que ceux qui en ont été réellement malades, au sens propre du terme.

Vaccins, tests et immunité

De nombreuses questions restent toujours sans réponse, mais l’une d’entre elles est primordiale pour améliorer la lutte contre le Covid-19 : quel niveau d’anticorps est nécessaire pour être immunisé ?

La réponse à cette question permettrait d’utiliser les tests sérologiques de manières beaucoup plus efficaces. Aujourd’hui, ils servent uniquement à voir si on a déjà été contaminés ou pas. Ils peuvent également nous inviter à aller faire un test PCR pour vérifier si on n’est pas encore malade. Mais avec une meilleure connaissance de l’immunité, il permettrait de savoir quelles personnes sont encore immunisées contre le virus et quelles personnes sont plus à risque. En Allemagne

En outre, savoir la durée de l’immunité sera aussi indispensable pour les vaccins. Ces derniers arrivent bientôt sur le marché et leur principe est de créer une immunité aux personnes qui le reçoivent sans qu’elles fassent la maladie. Mais cette immunité disparait en seulement 6 mois, il deviendra très compliqué de vacciner toute la population. Tout comme pour la grippe saisonnière, il faudra alors faire des rappels chaque année.

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