L’élue qui voulait destituer Biden… est maintenant menacée d’expulsion de la Chambre des représentants

Grande complotiste et aux tendances violentes: Marjorie Taylor Greene, élue de la Chambre des représentants, a un fameux pédigrée. Des positions extrémistes qui pourraient bien lui valoir sa place au Congrès.

Il y a deux semaines, Marjorie Taylor Greene avait fait le buzz en déclarant qu’elle comptait lancer une procédure de destitution à l’encontre de Joe Biden dès que celui-ci prendrait les rênes de la Maison Blanche. Une annonce qui s’était finalement apparentée à un coup d’épée dans l’eau.

Son vote défavorable au lancement de la procédure d’impeachment de Donald Trump avait lui aussi été vain.

Mais si l’excentricité de la représentante républicaine avait pu susciter les moqueries, elle ne fait pas rire tout le monde. Jimmy Gomez, représentant démocrate, a annoncé qu’il allait introduire une résolution d’expulsion du Congrès à l’encontre de Greene.

Une décision qu’il ne justifie pas par l’intention de cette dernière de destituer Biden, mais par ses activités sur les réseaux sociaux. Il déplore le fait qu’elle y ait fait l’apologie de théories du complot extrémistes et qu’elle ait même appelé à la violence contre certains élus démocrates.

Qu’a-t-elle fait exactement ?

Il est vrai que les réseaux sociaux de Greene ont de quoi choquer. Par le passé, elle a liké un tweet indiquant que la tuerie de Parkland (ainsi que d’autres tueries perpétrées dans des écoles) avait été un événement mis en scène pour pousser à l’interdiction des armes. Elle a également longtemps été une grande partisane des théories complotistes de QAnon, bien qu’elle s’en soit distancée l’été dernier. Greene avait expliqué avoir découvert de la désinformation dans ces théories.

Autre acte interpelant, le like d’un tweet disant qu’une balle dans la tête serait plus rapide que de destituer la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

Enfin, l’élue républicaine a aussi aimé des publications diffamant d’anciens présidents. Elle avait notamment liké un tweet affirmant que Barack Obama avait pris part à des trafics d’enfant et à des actes de pédophilie.

Elle se défend

Sa seule présence en fonction représente une menace directe contre les élus et le personnel qui servent notre gouvernement. Et c’est en pensant à leur sécurité ainsi qu’à celle des institutions et des fonctionnaires de tout notre pays, que j’appelle mes collègues de la Chambre à soutenir ma résolution de retirer immédiatement la membre du Congrès Marjorie Taylor Greene de cet organe législatif, a expliqué Jimmy Gomez.

La principale intéressée s’est expliquée, mais elle ne s’est pas excusée pour autant. Elle a dit regretter que les médias se focalisent sur ses publications polémiques plutôt que sur ses autres posts ayant trait à des versets de la Bible et aux félicitations envers ses amis.

Au fil des ans, j’ai fait gérer mes pages par des équipes. De nombreux articles ont été appréciés. De nombreux messages ont été partagés. Certains ne représentaient pas mon point de vue, a-t-elle précisé.

Que va-t-il se passer ?

La résolution d’expulsion de Greene que Gomez va déposer sera dans un premier temps examinée par la commission d’éthique de la Chambre des représentants. Celle-ci va mener une enquête. Si la procédure va à son terme, les représentants voteront sur l’expulsion de la républicaine. Une expulsion ne sera effective que si deux tiers des votants se prononcent en sa faveur. Pour rappel, les démocrates détiennent la majorité à la Chambre, d’une courte tête.

Le leader des républicains à la Chambre, Kevin McCarthy, a quant à lui réagi via son porte-parole aux controversées activités de Greene sur les réseaux sociaux.

Ces commentaires sont profondément troublants et le leader McCarthy prévoit d’avoir une conversation avec la députée à leur sujet, a déclaré Mark Bednar à Axios.

Le dernier représentant à avoir été exclu de la Chambre est le démocrate Jim Traficant. En 2002, il en avait été expulsé après avoir été reconnu coupable de dix chefs d’accusation, dont la corruption, le racket et l’évasion fiscale.

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