Principaux renseignements
- Plus de 100.000 emplois industriels ont disparu en Allemagne en l’espace d’un an.
- Les entreprises des secteurs de l’automobile et des machines sont confrontées à d’importantes pertes d’emplois en raison de la baisse des ventes, de la concurrence chinoise et des différends commerciaux avec les États-Unis.
- EY prévoit une nouvelle baisse d’au moins 70.000 emplois industriels d’ici la fin de l’année.
L’économie allemande traverse une récession. Cette crise frappe durement l’emploi, en particulier dans l’industrie. En un an, plus de 100.000 postes industriels ont disparu. Près de la moitié de ces pertes concernent le secteur automobile.
Selon une étude récente du cabinet EY, environ 45.400 emplois ont été supprimés dans l’automobile. Fin mars, l’industrie comptait 5,46 millions de travailleurs. Cela représente une baisse de 1,8 pour cent par rapport à l’année précédente, soit 101.000 emplois perdus en douze mois.
Concurrence chinoise
Plusieurs facteurs aggravent la situation. D’abord, la demande reste faible en Europe. Ensuite, les tensions commerciales avec les États-Unis freinent les exportations vers la première économie mondiale. À cela s’ajoute la pression exercée par la concurrence chinoise, notamment sur les prix.
Jan Brorhilker, associé chez EY, souligne que ces difficultés pèsent lourdement sur les industriels allemands. D’après EY, la tendance reste inquiétante : au moins 70.000 suppressions d’emplois supplémentaires sont attendues d’ici fin 2025.
Certaines entreprises, en particulier dans la construction mécanique et l’automobile, ont déjà lancé des plans d’économies. Rien qu’en un an, l’industrie automobile a perdu près de 6 pour cent de ses effectifs. Cette baisse s’explique en grande partie par la chute des ventes. De plus, la transition vers la voiture électrique et la concurrence asiatique accélèrent les restructurations.
La chimie et la pharmacie restent stables
Tous les secteurs ne sont pas touchés de la même manière. L’emploi dans la chimie et la pharmacie reste stable, avec une baisse limitée à 0,3 pour cent. En revanche, la métallurgie et l’industrie textile affichent des pertes importantes, dépassant les 4 pour cent.
Face à ces chiffres, un débat s’ouvre sur l’avenir industriel de l’Allemagne. Certains craignent une désindustrialisation. Pourtant, les données sur le long terme montrent une tendance globale à la croissance de l’emploi industriel.
L’économie allemande est résiliente
Malgré les défis, Jan Brorhilker rappelle que l’industrie allemande a souvent démontré sa capacité d’adaptation. Toutefois, il insiste : pour rester compétitive, l’Allemagne doit agir.
Selon lui, il faut baisser les coûts, alléger la bureaucratie et stimuler la demande intérieure. Cela permettrait de réduire la dépendance aux exportations. De son côté, l’association de l’industrie automobile (VDA) appelle aussi les responsables politiques à réagir rapidement.
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