Le Royaume-Uni signe avec le Japon son premier accord majeur post-Brexit: ‘Nous avons prouvé aux sceptiques qu’ils avaient tort’

Le Royaume-Uni et le Japon ont signé un accord bilatéral ce vendredi à Tokyo. Il s’agit du premier grand traité du genre post-Brexit pour les Britanniques.

L’accord de libre-échange signé entre le Royaume-Uni et le Japon à Tokyo ce vendredi porte sur le textile, la finance, les nouvelles technologies, l’agroalimentaire ou encore les pièces automobiles. Globalement, il ressemble au traité déjà établi entre l’Union Européenne et le Japon, qui ne s’appliquera plus au Royaume-Uni à partir du 1er janvier 2021.

Londres a toutefois tenu à préciser que ce texte lui permettait d’aller ‘plus loin’ que l’accord liant l’UE et le Japon. ‘Façonné par la Grande-Bretagne’, il garantirait des ‘avantages sur mesure aux citoyens et aux hommes d’affaires britanniques’. Le Royaume-Uni se félicite notamment que, par rapport à celui établi par l’Union Européenne, ce nouveau traité améliorerait notamment la libre circulation des échanges numériques.

Le Royaume-Uni ajoute que, grâce à cet accord, 99% des exportations entre les deux pays seront exemptées des droits de douane. Il lui ouvrirait également des ‘liens plus étroits’ avec 11 autres pays du Pacifique (Australie, Canada, Malaisie et Vietnam notamment), dans le cadre du Traité commercial transpacifique.

Les échanges de biens et de services entre le Royaume-Uni et le Japon ont représenté 30 milliards de livres sterling (33 milliards d’euros) l’an dernier. Ce qui représente seulement 2% du total du commerce extérieur britannique. Londres estime que ce texte permettra d’augmenter les échanges commerciaux avec le Japon de 15,2 milliards de livres sterling (16,8 milliards d’euros).

Quid d’un accord avec l’UE ?

C’est la ministre britannique du Commerce international Liz Truss qui s’est rendue à Tokyo pour signer le texte. Celle-ci s’est fendue d’une petite déclaration adressée aux détracteurs de son pays.

‘Certains disaient qu’un Royaume-Uni indépendant ne parviendrait pas à conclure des accords commerciaux séparés ou que cela prendrait des années. Mais, aujourd’hui, nous avons prouvé aux sceptiques qu’ils avaient tort’, a-t-elle lancé.

Car si les Britanniques se félicitent de leur accord avec le Japon, leurs négociations avec l’Union Européenne pataugent. Elles ont repris ce jeudi, après avoir été arrêtées pendant une semaine. Mais de nombreux points de désaccord subsistent. La semaine dernière, le Premier ministre Boris Johnson a déclaré qu’il fallait se préparer à un ‘Brexit sans accord’.

Les autres accords internationaux

Se préparant depuis de nombreux mois à un ‘no deal’, le Royaume-Uni a déjà conclu d’autres accords de libre-échange avant celui signé ce vendredi avec Tokyo. Les Britanniques se sont notamment déjà mis d’accord avec des pays tels que la Suisse, la Corée du Sud, le Maroc ou encore Israël.

Fin septembre, le Royaume-Uni a également conclu un accord bilatéral avec la Norvège. Le traité signé avec Oslo ‘permet aux parties de convenir d’échanges de quotas de pêche et d’un accès mutuel aux zones de pêche sous leurs juridictions respectives’, avait indiqué Londres. La pêche fait partie des points sur lesquels les Britanniques et l’UE s’écharpent.

Toutefois, l’accord conclu avec le Japon ce vendredi est considéré comme le plus important pour le Royaume-Uni, post-Brexit. Les Parlements des deux pays doivent encore le ratifier avant la fin de cette année pour qu’il entre en vigueur le 1er janvier 2021.

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