Le pétrole américain a bondi de 23% ce jeudi, sur la voie de son meilleur résultat jamais enregistré, indique CNBC. Il récupère ainsi plus de la moitié des pertes provoquées par la chute brutale de la veille.
Le directeur de la banque d’investissement japonaise Mizuho Securities, Paul Sankey, était prêt à enterrer le pétrole hier, annonçant que le prix du baril pourrait devenir négatif. Sa prophétie prend un peu de plomb dans l’aile ce jeudi, avec une hausse spectaculaire de 23 % du pétrole américain.
Le pétrole brut West Texas Intermediate a ainsi augmenté de 23,4%, soit 4,77$, pour s’échanger à 25,12$ le baril. Le brut de référence international Brent a fait un bond de 9,5%, soit 2,37$, pour s’échanger à 27,29$ le baril.
Le pétrole joue maintenant au yo-yo après avoir enregistré ses pires résultats depuis bien longtemps. Le West Texas Intermediate (WTI) chutait ainsi hier de 24,4 % pour s’établir à son plus bas niveau depuis plus de 18 ans. Par ailleurs sa troisième plus mauvaise journée jamais enregistrée.
Effet élastique
Jeff Kilburg, de KKM Financial, explique ce bond soudain par l’effet ‘élastique’: ‘les prix sont élastiques et c’est le retour d’une situation historique de survente du WTI’.
‘Le brut a été sauvagement survendu, avec un indice de force relative qui est descendu en dessous de 14, le plus bas que j’ai jamais vu pour une matière première, et nous avons maintenant décidé que l’économie mondiale ne va peut-être pas s’arrêter’, a confirmé Scott Nations, président et directeur des investissements chez NationsShares.
Il note que le pétrole brut a augmenté en même temps que le marché, la Chine n’ayant pas signalé de nouveaux cas de coronavirus. Il faut surtout remercier les efforts finalement payants des banques centrales du monde entier et leurs mesures de relance pour freiner le ralentissement économique. La Banque centrale européenne annonçait à ce propos mercredi soir le déblocage d’une enveloppe de 750 milliards d’euros destinés à des rachats de dette publique et privée.
Prudence
Il est toutefois un peu tôt pour crier victoire. Malgré les gains de jeudi, le WTI est encore loin des sommets précédents, et de nombreux analystes pensent que les prix vont baisser davantage. Il a chuté de plus de 54 % au cours du mois dernier, et se situe encore actuellement à 63 % en dessous de son niveau le plus élevé depuis 52 semaines en avril dernier.
Rappelons aussi qu’en début de semaine, la banque d’affaires Goldman Sachs a revu à la baisse ses prévisions pour un baril de pétrole. La banque visualise un prix entre 20 et 22 dollars le baril au deuxième trimestre. Le temps seul nous dira qui a vu juste.
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