Yao Qian, chef de l’Autorité de surveillance de la Bourse chinoise, a déclaré lundi qu’il était possible que le yuan numérique utilise le réseau blockchain Ethereum. Qian a souligné qu’il ne s’agissait là que de son point de vue personnel et ce n’était pas forcément la direction choisie par la Banque centrale chinoise. La Chine prépare sa monnaie numérique pour la lancer lors des Jeux olympiques d’hivers en 2022.
Yao Qian est le directeur du Bureau de réglementation de la science et des technologies à la Commission chinoise sur la réglementation des valeurs mobilières. Cette institution a, à peu de choses près, les mêmes fonctions que le Securities and Exchange Commission (SEC), c’est-à-dire le régulateur américain des marchés boursiers.
Le gendarme de la Bourse chinoise est connu pour être un partisan des cryptomonnaies. Ce lundi, Yao a partagé ses opinions personnelles et académiques sur le yuan numérique, la monnaie numérique de la Banque centrale (CBDC) de la Chine. Selon Yao, il est fort possible que le yuan numérique et le dollar numérique opèrent un jour sur le réseau blockchain Ethereum.
L’expert estime également que la blockchain de la cryptomonnaie Diem, créée par Facebook, peut être un candidat sérieux pour les futures CBDC. Une blockchain est le socle des translations numériques en cryptomonnaies. Au contraire des pièces actuelles comme le bitcoin, l’ether ou le dogecoin qui sont totalement indépendants d’une autorité économique, les CBDC sont des cryptomonnaies gérées par les Banques centrales et sont liés à leur trésorerie.
Les contrats intelligents
L’opinion de Yao a un certain poids en Chine. Les Chinois ont été impliqués dans le projet d’un yuan numérique au début de l’année 2014. Récemment, Yao Qian a estimé que le yuan numérique aurait d’autres fonctions que celle de ‘simuler’ la monnaie fiduciaire. Pour Yao, il deviendrait en une monnaie ‘intelligente’, utilisant des ‘contrats intelligents’. Il s’agit de contrats et d’accords légaux qui sont enregistrés dans les codes de la blockchain.
Les Banques centrales de l’Union européenne, du Japon, de Singapour et du Canada trouvent également intéressante la possibilité d’inclure des ‘contrats intelligents’ dans leur CBDC.
Cette fonction est déjà entièrement intégrée dans la blockchain Ethereum, sur laquelle se base la deuxième plus grande cryptomonnaie au monde. Yao pense donc que cette blockchain pourrait être un chemin intéressant pour le yuan numérique.
La position dominante du dollar en péril
Le yuan numérique devrait être pleinement lancé dans les prochains mois. La Chine veut devenir le premier pays sans monnaie physique au monde. Toutefois, les tests préliminaires avec le yuan numérique à Shenzhen ont été décevants pour les Chinois. Mais le gouvernement va de l’avant et a commencé à la mi-mai à tester la devise avec des commerçants internationaux basés à Hong Kong.
Ce serait également la première CBDC entièrement prête à l’emploi. Et cela menace sérieusement la position dominante du dollar en tant que plus grande monnaie de réserve au monde. Le yuan numérique est développé en mettant fortement l’accent sur l’utilisation internationale, la transparence et les transactions rapides. Mais aux États-Unis, le lancement officiel du dollar numérique est encore loin d’être acté. Une première phase de test commencera seulement dans les prochains mois.
Pour certains experts, les ambitions pour le yuan numérique sont l’une des raisons qui ont poussé le gouvernement chinois à limiter le champ d’action du bitcoin. Cette cryptomonnaie pourrait provoquer une concurrence féroce pour le yuan numérique.
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