Le confinement ne provoquera pas de Baby-boom, que du contraire

Obliger la population à rester chez elle n’a apparemment pas poussé les couples à procréer. C’est plutôt le contraire. Il est encore trop tôt pour le voir dans les chiffres des naissances, mais plusieurs études américaines montrent qu’on devrait assister à une baisse du taux de natalité.

Lorsqu’il y a une panne d’électricité, on dit souvent que cela va créer un petit boom des naissances. Que peuvent donc bien faire un homme et une femme dans le noir à part enfanter, imagine-t-on en riant. Et au début du confinement, c’est la même idée qui circulait dans la population.

Mais ce n’est pas une panne d’électricité qui touche le monde, mais une pandémie, qui tue des gens et qui a mis l’économie à l’arrêt pendant plusieurs mois. La situation financière de nombreux ménages a été impactée par les mesures sanitaires décrétées par les gouvernements. Et la situation sanitaire est loin d’être rassurante. Il est aujourd’hui difficile de dire où en sera le monde dans quelques mois, voire quelques années.

Changement de programme

Un rapport du Brooking Institut montre que rien qu’aux États-Unis, les experts prévoient entre 300.000 et 500.000 naissances en moins que les autres années. Cela représente entre 8 et 13% en moins par rapport à 2019, où un peu plus de 3.700.000 enfants sont nés. Les recherches Google – véritable baromètre des réflexions de la population – montrent aussi qu’il y a une baisse significative des recherches sur la grossesse.

Enfin une autre enquête de Modern Fertility, relayée par USA Today, montre que sur les 4.000 personnes interrogées et pouvant enfanter, 30% ont décidé de changer leurs projets familiaux. Pour 74% de ces changements, il s’agit de repousser ou d’annuler totalement leur projet d’avoir un enfant. Seuls 7,5% des personnes interrogées ont accéléré leur désir de grossesse. Parmi les raisons de repousser l’arrivée d’un enfant, on retrouve, une situation financière fragile, les défis d’être parents dans cette situation sanitaire ou encore, l’accès en toute sécurité aux soins prénatals.

L’impact du Covid-19 sur les naissances en Belgique n’est pas encore connu. Il faudra certainement encore quelques mois pour voir si le confinement aura fait grimper ou baisser le nombre de naissances. Les bébés du premier confinement sont attendus entre la mi-décembre et la fin mars.

Impact sur l’économie

La natalité est en baisse aux États-Unis comme en Belgique, en Italie ou encore en France, depuis près d’une dizaine d’années. Mais même en 2007 et 2008, lors de la crise financière, les naissances n’avaient pas autant baissé.

Une natalité plus faible signifie qu’il y aura moins de jeunes pour payer la sécurité sociale des personnes à la retraite, beaucoup plus nombreuses. Cela signifie aussi moins de mains d’œuvre pour faire tourner l’économie nationale. Certains pays ont déjà dû lancer des programmes pour inciter les jeunes couples à faire des enfants. En Grèce, une prime de 2.000 euros est offerte aux jeunes parents. Au Japon, les autorités investissent même dans technologies pour que les célibataires se rencontrent. L’Iran a même restreint l’accès aux méthodes de contraception pour augmenter le nombre de grossesses.

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