Le Canada se tourne vers le Royaume-Uni et l’Allemagne comme nouveaux partenaires commerciaux


Principaux renseignements

  • Les exportations du Canada dépendent fortement du marché américain, ce qui constitue une menace en raison des tensions commerciales actuelles.
  • Le gouvernement de Mark Carney vise à diversifier les relations commerciales au-delà des États-Unis, mais cette tâche est monumentale et complexe.
  • Les efforts de diversification nécessiteront de forger des liens plus solides avec des pays extérieurs à l’Amérique du Nord, tels que le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Le Canada est confronté à un dilemme commercial alors que Carney cherche à se diversifier au-delà de la dépendance à l’égard des États-Unis

La victoire inattendue de Mark Carney lors des récentes élections au Canada met en lumière la position économique délicate du pays. Alors que 75 pour cent des exportations canadiennes se dirigent vers le sud de la frontière, la guerre commerciale en cours avec les États-Unis de Donald Trump constitue une menace sérieuse, rapporte The Telegraph.

Bien que Carney ait fait campagne en promettant de diversifier les relations commerciales du Canada, la tâche est monumentale. « C’est comme séparer Londres d’Oxford », déclare Daniel Trefler, professeur à l’université de Toronto, soulignant la profonde intégration entre les économies canadienne et américaine.

L’OCDE prévient que la guerre commerciale entravera considérablement la croissance du Canada, prévoyant un taux de croissance de seulement 0,7 pour cent pour 2025 et 2026, alors qu’elle tablait auparavant sur un taux de 2 pour cent. Deloitte Canada estime que le ménage canadien moyen risque de perdre 2 000 dollars par an en raison des droits de douane américains.

Le Canada cherche des partenaires commerciaux

La stratégie de Carney repose sur l’établissement de liens plus étroits avec des pays extérieurs à l’Amérique du Nord. Le Royaume-Uni apparaît comme un candidat de choix. Déjà troisième partenaire commercial du Canada, avec des échanges bilatéraux dépassant les 10,3 milliards de livres sterling l’année dernière, le Royaume-Uni offre une stabilité politique et un patrimoine culturel commun.

Des entreprises comme QEA Tech, une société de logiciels environnementaux basée en Ontario, se tournent déjà vers le Royaume-Uni et l’Allemagne afin d’atténuer les risques liés à la dépendance à l’égard des États-Unis. Peyvand Melati, PDG de QEA Tech, reconnaît l’urgence de la situation : « Les événements récents nous rappellent que nous devons nous développer à l’échelle internationale.

Les solutions à long terme et les solutions rapides

Si la diversification est cruciale pour la stabilité à long terme, la désescalade avec les États-Unis reste une solution tentante à court terme. Frédérique Carrier, responsable de la stratégie d’investissement chez Royal Bank of Canada Wealth Management, estime qu’un gouvernement canadien stable sera mieux placé pour négocier avec l’administration Trump. Elle prédit que des mesures de relance sont susceptibles de répondre à l’impact immédiat des droits de douane, ce qui pourrait accroître le déficit budgétaire du Canada.

Carney est confronté à un défi complexe : concilier les efforts de diversification et la gestion de la relation volatile avec les États-Unis. Son succès dépendra de sa capacité à forger de nouveaux partenariats tout en naviguant dans les courants imprévisibles du commerce mondial. Le sort de l’économie canadienne est en jeu.

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