Le bitcoin est-il vraiment plus polluant que les autres moyens de paiement ?

L’impact climatique d’une transaction avec des bitcoins était un tiers plus élevé en 2020 qu’un an plus tôt, selon la Nederlandsche Bank (DNB) qui se base sur sa propre nouvelle méthode de calcul.

Une seule transaction en bitcoins représentait 402 kg d’émissions de CO2 en 2020, contre 300 kg un an plus tôt. « L’augmentation de l’impact climatique par transaction peut être attribuée à une forte augmentation de la consommation énergétique totale du réseau Bitcoin », écrit la banque centrale des Pays-Bas.

DNB fournit une référence pour la comparaison. « Un impact climatique de 402 kg est comparable aux deux tiers des émissions mensuelles d’un ménage néerlandais moyen (611 kg de CO2 par mois). »

« La poursuite de la croissance de la consommation d’énergie dépend fortement du prix du bitcoin. Si la valeur des crypto-actifs comme le bitcoin augmente, cela attire davantage de mineurs, qui consomment alors plus d’électricité pour extraire les cryptos. »

Comparer des pommes avec des oranges

Mais une transaction en bitcoin est-elle désormais plus polluante qu’un paiement par carte bancaire ? Des comparaisons antérieures effectuées par le régulateur néerlandais ont montré qu’une transaction avec la cryptomonnaie est des milliers de fois plus énergivore qu’un paiement avec une carte de débit ou de crédit.

Les critiques, cependant, trouvent ces comparaisons trompeuses. L’approbation d’une transaction Bitcoin n’est pas seulement une validation de cette transaction individuelle, mais de l’ensemble du registre sous-jacent de la blockchain Bitcoin, affirment-ils. Un paiement par carte bancaire, en revanche, n’est qu’une petite partie de l’ensemble de la chaîne de paiement dans laquelle plusieurs organisations (magasin, société de cartes, banques concernées et régulateurs) sont impliquées.

A présent, la Banque centrale néerlandaise elle-même déclare qu’il n’y a pas encore de réponse concluante. « Une comparaison avec la consommation d’énergie des méthodes de paiement traditionnelles n’est pas encore possible. Les analyses précédentes de DNB sur les paiements en espèces et par carte de débit donnent un aperçu de l’impact climatique par transaction, mais sont difficiles à comparer avec les cryptomonnaies en raison d’un décalage dans les méthodes utilisées pour déterminer l’empreinte carbone. »

Crypto verte

Ce que les chercheurs peuvent confirmer : il existe de grandes différences entre les cryptomonnaies en ce qui concerne l’empreinte carbone par transaction. « Toutes les cryptomonnaies ne sont pas basées sur un algorithme énergivore. L’algorithme du Bitcoin et de l’Ethereum, entre autres, a la consommation d’énergie la plus élevée par transaction, par rapport aux autres technologies ayant des fonctionnalités similaires actuellement disponibles. »

Le bitcoin et l’Ethereum (Ether) sont les deux plus grandes cryptomonnaies en termes de capitalisation boursière. Plusieurs analystes s’attendent à ce que l’Ethereum soit confronté à une concurrence croissante de pièces telles que Solana, Avalanche, Luna ou Cardano, notamment pour des raisons environnementales.

En outre, on cherche à rendre la validation du bitcoin aussi verte que possible grâce à d’énormes installations. Car dans un scénario extrême, les cryptomonnaies énergivores seront tout simplement interdites, comme le propose le régulateur financier suédois SI.

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