L’autre virus respiratoire qui profite du Covid pour frapper les enfants nés cette année

La Grande-Bretagne assiste à une épidémie de bronchiolites graves chez les enfants âgés de quelques mois. Le coupable est un virus courant dont nous sommes tous plus ou moins porteurs. Mais auquel les enfants nés durant la pandémie n’ont pas été assez confrontés.

Les jeunes parents l’ont sans doute tous remarqué : durant nos premiers mois de vie, on très souvent le nez qui coule. Et c’est normal : les bébés se forgent leur immunité en étant confrontés à tout un bestiaire de virus respiratoires responsables d’infections normalement bénignes C’est le cas du Virus respiratoire syncytial (VRS, ou HRSV pour Human Respiratory Syncytial Virus). Très contagieux, il est la principale cause mondiale d’infections respiratoires chez les jeunes enfants, mais il ne provoque en général que des symptômes pseudogrippaux. Un cas sur trois dégénère en bronchiolite, jusqu’à parfois nécessiter une hospitalisation. C’est traditionnellement une maladie d’hiver. Pourtant, en Grande-Bretagne, le VRS se multiplie en plein été, et la proportion de cas grave est particulièrement haute.

La grippe 2020-2021 au plus bas

La cause de cette soudaine épidémie de troubles respiratoires chez les enfants nés en 2021 ? Le coronavirus. Ou plutôt de manière indirecte, les précautions sanitaires et autres gestes barrières que nous avons tous assimilés depuis le début de l’épidémie. Porter un masque, respecter la distanciation sociale, se laver régulièrement les mains,… Des habitudes qui freinent la propagation du coronavirus mais aussi celle d’autres maladies contagieuses : la grippe cuvée hiver 2020-2021 a été particulièrement peu virulente, malgré une météo plutôt froide et humide qui aurait pu affaiblir les organismes. Idem avec les bronchiolites enfantines, avec un taux d’hospitalisation en baisse de 84% dans tout l’hémisphère nord.

Les enfants sans défense de 2021

Et c’était plutôt une bonne nouvelle. Jusqu’à la prochaine génération humaine. Car les enfants nés en 2021 ont donc été beaucoup moins exposés que leurs ainés à des virus respiratoires normalement courants. Cela se répercute sur leur immunité. On peut parler d’épidémie : sur les cinq dernières semaines, la présence du VRS dans les échantillons collectés est passée de 1,2% à 8,9%, selon le ministère britannique de la Santé.

Pour la majorité des enfants, la maladie n’est pas dangereuse et se traite avec seulement du repos et une hydratation suffisante, comme un gros rhume. Mais l’infection n’est pas toujours bénigne : chaque année, environ 3,5 millions d’enfants sont hospitalisés dans le monde pour des troubles respiratoires de ce type. Et dans 5% de ces cas, l’infection se révèle mortelle. Les services de santé britanniques enjoignent donc les parents à la plus grande vigilance, et à ne pas hésiter à contacter les urgences si ce qui ressemble à un gros rhume ne s’atténue pas.

La lutte contre les VRS n’est guère aisée, car la majorité de la population est porteuse du virus, et développe une immunité naturelle constamment renouvelée. Mettre au point un vaccin reste donc délicat, car il y a un risque réel de faire pire que mieux.

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