L’ancien président de l’Afghanistan, en fuite, donne enfin ses explications sur la débâcle

Le 15 aout dernier, le président afghan Ashraf Ghani fuyait le pays, laissant la voie libre aux talibans. Plusieurs semaines après cet épisode, l’homme adresse un message à son peuple et tente de se justifier.  

« Je dois au peuple afghan une explication pour avoir quitté Kadoul brusquement le 15 aout après que les talibans sont entrés de manière inattendue dans la ville », commence ainsi celui qui présidait jusqu’à récemment encore l’Afghanistan, dans une lettre publiée sur Twitter. Au moment de sa fuite, l’homme avait indiqué sur Facebook avoir voulu à tout prix éviter « un bain de sang » et avoir agi sur le conseil de plusieurs membres du gouvernement, argument qu’il évoque à nouveau dans sa lettre.

« Quitter Kaboul a été la décision la plus difficile de ma vie, mais je pensais que c’était le seul moyen de faire taire les armes et de sauver Kaboul et ses 6 millions de citoyens », écrit l’ancien président afghan.

Avec cette lettre, écrite uniquement en anglais, Ashraf Ghani cherche en quelque sorte une forme de rédemption en présentant ses excuses aux Afghans, après s’être avoué vaincu devant les talibans. Mais avant cela, l’ancien président dément avant tout les allégations selon lesquelles il serait parti en emportant avec lui plusieurs millions de dollars appartenant au peuple afghan. « Ces accusations sont complètement et catégoriquement fausses. La corruption est un fléau qui paralyse notre pays depuis des décennies et la lutte contre la corruption a été au centre de mes efforts en tant que président », écrit-il, précisant qu’il se réjouissait qu’une enquête soit menée à ce sujet.

Ce n’est finalement qu’à la toute fin de sa lettre que l’ex-président afghan présente ses excuses à son peuple. « C’est avec un profond regret que mon propre chapitre s’est terminé sur une tragédie similaire à celles de mes prédécesseurs, sans assurer la stabilité et la prospérité [de l’Afghanistan]. Je m’excuse auprès du peuple afghan pour ne pas avoir réussi à ce que les choses se finissent différemment. »

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