La firme de Cupertino connait une semaine difficile. Son action a chuté de plus de 8% en bourse, faisant disparaitre des centaines de milliards de dollars. Une situation peu confortable pour Apple et de mauvais augure pour les marchés en général.
La très fructueuse entreprise à la pomme est perçue par beaucoup d’investisseurs comme une valeur sûre, voire refuge pour certains. Pourtant, l’action est en ce moment quelque peu boudée en bourse. Elle a en effet perdu 8% au cours de la semaine, effaçant près de 200 milliards de dollars de valeur et provoquant une baisse des indices boursiers Dow Jones (-3%) et Nasdaq (-7%). Les derniers résultats trimestriels d’Apple étaient pourtant bons: comment expliquer cela ?
Des perspectives inchangées
Lors de l’annonce des (bons) résultats trimestriels de l’entreprise, il y a deux semaines, l’action d’Apple a chuté de 4%. Une baisse qui s’explique facilement : son PDG, Tim Cook, a en effet prévenu les investisseurs que si l’entreprise avait été plutôt épargnée par les problèmes d’approvisionnement liés aux confinements en Chine et à la pénurie de certains composants, ce ne serait pas toujours le cas. Le trimestre actuel devrait en effet être plus douloureux pour Apple, enregistrant potentiellement une perte de 4 à 8 milliards de dollars.
Une annonce qui a eu un impact direct sur l’action de la firme de Cupertino (-4%), alors pourquoi accuse-t-elle une nouvelle perte cette semaine ? L’explication n’est, semble-t-il, pas à chercher du côté d’Apple.
Le fait est que l’ensemble des marchés connait une période difficile, impacté par la politique de hausses des taux d’intérêt de la Fed, de l’inflation généralisée et de la perte de confiance des consommateurs. Méfiants, les investisseurs vendent leurs actions, notamment celles qui sont perçues comme des valeurs sûres – ce qui est le cas d’Apple, en temps normal.
Un mauvais signe pour le marché
Or, le fait qu’Apple soit concerné par ces ventes de précaution n’est pas un bon signe pour les marchés en général et ne fait que démontrer la détérioration de la confiance des investisseurs dans les marchés.
Le consultant Jeff DeGraff de Renaissance Macro Research a déjà parlé de marché baissier auprès de CNBC – bien que les pertes n’aient pas encore atteint les -20%, condition nécessaire pour qualifier le marché de baissier. Une situation où « il n’y a nulle part où se cacher », a indiqué le consultant.
« Pour la technologie, lorsqu’ils commencent à s’en prendre aux dirigeants [du secteur], c’est le meilleur signe qu’ils commencent à s’en prendre à tous », a déclaré M. DeGraff.
« Notre hypothèse est que la vente d’AAPL va se poursuivre, non pas parce que nous savons quoi que ce soit sur les livraisons d’iPhone ou les revenus des services de ce trimestre, mais parce que nous pensons qu’une fois que les investisseurs commencent à vendre les noms des meilleures entreprises, ils en ont rarement fini en un jour », a déclaré jeudi Nick Colas, cofondateur de Datatrek.
Un renversement de situation pour Apple par rapport à l’année dernière, lors que les actions technologiques à forte croissance ont commencé à baisser et qu’Apple a attiré les investisseurs, désireux d’investir dans une entreprise à moindre risque.
Évidemment, bien que la situation soit préoccupante, Apple a de quoi voir venir. L’entreprise reste en effet l’une des entreprises les plus connues et valorisées au monde, avec des marges bénéficiaires importantes et des offres de produits et services qui continuent d’attirer les consommateurs du monde entier. Et cela ne devrait pas changer de si tôt.