L’accord de gouvernement n’exclut pas la prolongation de deux réacteurs nucléaires

Alors que les négociations iront jusqu’au finish cette nuit – les deux formateurs sont en ce moment même au Palais – la délicate question de la sortie du nucléaire a été tranchée. Elle sera bien enclenchée en 2025, comme le prévoit une loi qui date de 2003. Une clause offre toutefois une porte de sortie.

Cette porte de sortie, c’est le CRM (ou ‘mécanisme de rémunération de la capacité’), explique La Libre. Il prévoit des subventions aux producteurs d’électricité qui s’engageraient à trouver des alternatives propres à partir de 2021.

L’accord sur la sortie du nucléaire en 2025 n’exclut pas une prolongation de deux réacteurs – Tihange 3 et Doel 4 (les deux réacteurs les plus en état) – si ce mécanisme venait à dysfonctionner.

Comment ? Suite à une décision de la Commission européenne qui étudie ce mécanisme en termes de juste concurrence, ou si ce mécanisme venait à n’intéresser personne.

Oppositions

Dans la société civile, certains, dont l’expert en énergie Damien Ernst, s’inquiètent d’une sortie pure et simple du nucléaire en 2025. Pour lui, cette sortie fait face à deux écueils: une impossibilité d’atteindre une réduction de 55% des gaz à effet de serre en 2030, comme le prévoit le plan européen pour le climat. Mais aussi une insécurité dans notre approvisionnement. Ce qui nous obligerait à nous fournir en électricité ailleurs, pour un coût plus élevé.

Quant à la question de la prolongation des deux réacteurs (ce qui nécessite des travaux d’aménagement), la date butoir de novembre 2021 est remise en cause par le professeur de l’Ulg. Il a d’ailleurs adressé une question à l’AFCN sur les réseaux sociaux: ‘Quand est-ce que c’est la date limite pour décider de prolonger T3 et D4 ? On me dit que vous auriez avancé janvier 2021 comme date aux formateurs. Pourquoi est-ce que l’accord de gouvernement parle alors de novembre 2021 comme date possible ?’ Réponse de l’Agence fédérale de Contrôle nucléaire: ‘Il est important que la décision soit prise le plus rapidement possible afin de donner à toutes les parties concernées le temps nécessaire pour se préparer minutieusement et effectuer les études et travaux nécessaires en temps voulu.’

Les écologistes sont accusés de ‘s’enfermer dans un dogme’, irréaliste au vu des objectifs climatiques et de nos capacités actuelles en énergie renouvelable ou de centrales à gaz. En Allemagne, deux membres des Verts ont remis en cause la sortie du nucléaire dans une récente tribune. En France, il s’agit également d’un débat très animé, notamment entretenu par l’expert en énergie Jean-Marc Jancovici

Du côté d’Ecolo, on rappelle que la sortie du nucléaire est un engagement pris de longue date. Un engagement qui doit nous pousser à trouver toutes les solutions possibles en termes d’alternatives propres. Des solutions qui seront difficiles à trouver du côté de la Flandre où la ministre flamande de l’Énergie, Zuhal Demir (N-VA), a déjà annoncé qu’elle ferait tout pour ‘défendre la facture énergétique des familles, des PME et de l’industrie flamandes.’

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