La Wallonie et ses coûteux fonctionnaires: le prix de l’équilibre politique

  • On l’a vu, les cabinets des ministres, telles des cours royales, sont l’une des maladies de la politique belge. Mais c’est sans compter les collaborateurs des anciens ministres. En Belgique, la règle veut qu’un ancien ministre ou secrétaire d’État puisse conserver deux collaborateurs, avec une prise en charge de leur salaire.
  • Là encore, un avantage lié à la fonction qui fait très ancien régime. On parle d’un coût de plusieurs millions d’euros par an pour la collectivité, a calculé La Libre. À Bruxelles et au fédéral, ce système sera toutefois limité à partir de 2024. Les anciens ministres, s’ils ne sont pas élus députés, ne pourront bénéficier plus que d’un seul collaborateur, pour deux ans.
  • Une évolution qui n’aura pas lieu en Wallonie. Du moins ce n’est pas au programme sous cette législature. En 2021, en réponse à une question parlementaire du PTB, voici comment le ministre-président, Elio Di Rupo (PS) justifiait cet avantage:  « Un ministre sorti de charge doit répondre à une multitude de sollicitations ou interpellations. Même après son mandat ministériel, il demeure une figure politique de référence auprès de qui les citoyens s’adressent. Les budgets des collaborateurs ne sont pas des compléments de rémunération des ministres. Les budgets accordés servent à l’emploi, ils servent à rémunérer les collaborateurs et les collaborateurs engagés servent la population. »
  • Une forme de parachutage en somme, qui s’exprime merveilleusement bien dans un autre dossier: celui de la fusion des outils économiques wallons (la Sogepa, la Sowalfin et la SRIW).
  • Là encore, c’est La Libre qui a lèvé le lièvre. Lorsqu’il était dans l’opposition, Willy Borsus (MR) estimait qu’il fallait fusionner ces outils pour les rendre plus efficaces. Désormais en charge du dossier, en tant que ministre de l’Économie, le libéral se heurte à la réalité des pions placés par chaque parti.
  • En effet, chacun de ces outils dispose d’un directeur et de 3 sous-directeurs. Des fonctions qui sont payées 250.000 euros par an. Chacun d’entre eux a été placé au sein de l’administration par chaque parti, selon le respect de l’équilibre politique.
  • Le souci, c’est que dans ce nouvel outil, qui devrait être fusionné en 2023, tout le monde ne pourra pas trouver une place dans le conseil d’administration.
  • Les négociations vont déjà bon train: il était question de quatre directeurs pour ce nouvel outil qui emploiera 250 personnes, on serait déjà passé à six directeurs, rapporte La Libre.
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