Selon le Psychiatre et neurologue Amir Levine, nous nous caractérisons tous par un « style » d’attachement sentimental, et celui-ci impacte notre façon de vivre l’amour. C’est ce qu’il explique dans son ouvrage, « Attached: The New Science of Adult Attachment and How It Can Help You Find and Keep Love ». Avec sa collègue Rachel S.F. Heller, il a mené toute une série d’études sur plus de 20 ans sur les relations amoureuses. Il en est arrivé à la conclusion que notre attachement à l’autre dépend de deux facteurs : l’attitude à l’égard de l’intimité et de la proximité, et la sensibilité ou préoccupation à l’égard de la relation amoureuse. En fonction de ces facteurs, Levine distingue trois types d’attachement :
– Confiant : Si vous aimez authentiquement et recherchez la proximité, mais sans vous soucier d’être aimé en retour, vous appartenez à cette catégorie, comme la moitié de la population.
– Anxieux : Vous appartenez à cette catégorie lorsque vous avez privilégiez l’intimité et la proximité dans vos relations amoureuses, mais que les sentiments que l’autre éprouve à votre égard ont beaucoup d’importance pour vous. Les personnes de ce groupe ont tendance à avoir du mal à oublier un chagrin d’amour, et elles se sont encore amoureuse d’une personne aimée même des années plus tard. Elles sont très sensibles aux petits changements dans l’humeur de leur partenaire et redoutent de manquer de proximité avec lui.
– Fuyant : Vous êtes du genre fuyant si votre priorité, c’est l’indépendance, et que vous avez tendance à mettre de la distance entre vous et votre partenaire. Souvent, les personnes de cette catégorie ont l’impression qu’elles n’ont pas encore rencontré « le prince charmant » ou « la femme de leur vie » , et elles sont tentées de mettre fin à la relation en cours pour cette raison. Mais le problème n’est pas là, selon Levine, mais il provient plutôt de leur manque d’aisance avec la notion d’intimité.
Comment ces types d’attachement se combinent-t-ils en pratique ? Les gens de la catégorie « confiant » ont tendance à se trouver et à se fréquenter, parce qu’ils sont doués pour les relations. Donc, cela aboutit à une majorité d’anxieux et de fuyants célibataires. Et comme les contraires s’attirent, ils ont tendance à être attirés les uns par les autres, et chacun renforce les craintes de l’autre. L’anxieux se ne sent jamais assez aimé, et confond l’inquiétude et l’anxiété avec la passion, tandis que le fuyant redoute les tentatives de rapprochement de son partenaire anxieux.
« Nous avons cette idée que l’amour permet de tout surmonter, mais vous pouvez être très amoureux et avoir des styles d’attachement incompatibles », explique Levine. Il donne donc les conseils suivants :
1/ Sachez de quel type vous faites partie, et essayez de reconnaître le type d’attachement des personnes qui vous intéressent. Les gens ont tendance à se décrire très tôt dans la relation ; vous devez écouter et y faire attention. Demandez-vous si cette personne peut vous rendre heureux dans le long terme, c’est plus important que l’attirance initiale.
2/ Soyez honnête : « Ne prétendez pas être ce que vous n’êtes pas. Si vous êtes du type anxieux, ne faites pas semblant d’être du type fuyant.
3/ Ne confondez pas une personne du type « confiant » avec quelqu’un d’ennuyeux. « Vous vous êtes peut-être accoutumé au drame et à l’anxiété du style anxieux ou fuyant, et lorsqu’il n’y a plus de tension, vous pouvez être tenté de l’interpréter comme un manque de passion », dit Levine. Mais le véritable amour ressemble davantage à « l’eau qui dort ».