La Vivaldi se déchire autour de l’accord interprofessionnel: chacun a choisi son camp

Patronat et syndicat ne parviennent toujours pas à trouver un accord sur la question des salaires. Une tension à couteaux tirés qui a aussi gagné le gouvernement fédéral hier.

Les syndicats remettent en cause la marge salariale maximale de 0,4% qu’ils jugent trop faible. Celle-ci ne représente que ‘9 euros bruts maximum/mois dans la plupart des fonctions essentielles’, pointe le front commun syndical. Le patronat ne veut lui pas entendre parler de hausse des salaires en temps de crise. Rendez-vous l’année prochaine.

Le président des socialistes flamands Conner Rousseau (Vooruit) a tenté d’apporter un peu de nuance dans le débat, comme le rapporte l’Echo: ‘Il y a des secteurs où les affaires ont bien tourné, je pense aux supermarchés par exemple. Si on ne peut pas augmenter le salaire de ces gens-là, alors on ne verse pas de dividende aux actionnaires.’ Il en va de même pour d’autres secteurs comme le commerce en ligne qui doit récompenser ‘les livreurs’.

Les syndicats veulent revoir la loi de 1996, qui vise à préserver la compétitivité salariale de la Belgique par rapport à ses voisins. De quoi faire bondir Georges-Louis Bouchez, président du MR, de sa chaise: Pas touche !

Pour Conner Rousseau, sans toutefois revoir la loi de 1996, il doit être possible d’augmenter cette marge salariale là où c’est faisable, secteur par secteur. ‘Celui qui affirme que l’accord de gouvernement ne permet pas de sortir de cette norme salariale n’a pas bien lu le texte.’

Un peu plus tôt dans la journée, c’est le président de l’Open VLD qui mettait le feu aux poudres demandant aux syndicats ‘de se montrer réalistes avec des demandes raisonnables’. Réponse du ministre de tutelle, le socialiste Pierre-Yves Dermagne (PS): ‘Cher Egbert, nous devons être cohérents. Sans marge pour une prime corona sérieuse et en l’absence de discussions sur le salaire minimum, il n’y aura pas non plus de marge pour les dividendes et les salaires des patrons.’

Les Verts se rattachent aux socialistes

Chacun a choisi son camp. Mais comme le rappelait Georges-Louis Bouchez: ‘Il y a une loi
qui régule les dividendes ? Ici, on ne bloque pas les salaires, on préserve les emplois en garantissant la compétitivité de l’économie. Il y a un accord clair. Egbert Lachaert ne fait que le rappeler et l’appliquer.’

L’article 14 de la loi de 1996 offre néanmoins une ouverture. Mais sans accord dans le gouvernement, impossible de manœuvrer.

Les Verts se placent en tout cas du côté des socialistes. ‘Une hausse de 4% doit être un minimum, même si nous devons faire plus pour les secteurs et les entreprises qui ont réussi à traverser la crise’, explique Cécile Cornet (Ecolo/Groen), députée fédérale. Ecolo rappelle que pourrait prendre la forme d’une prime Corona, rendu possible par la mise en place de circulaires. Entre outre, les verts espèrent un geste pour les travailleurs de première ligne comme le secteur aides-soignants ou celui des supermarchés.

Un accord doit être trouvé pour le 1er mai, le jour de la Fête du Travail ou des Travailleurs, selon le camp que l’on a choisi.

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