Accord interprofessionnel : les négociations sur les salaires ont échoué

Les négociations salariales au sein du « Groupe des 10 » entre patrons et syndicats dans le cadre d’un accord interprofessionnel 2021-2022 ont échoué, la question des salaires apparaissant insolvable, a-t-on appris mardi auprès du syndicat chrétien flamand (ACV).

Le syndicat chrétien a réuni mardi ses instances nationales et celles-ci ont estimé qu’un accord n’était plus possible. La marge salariale, calculée à 0,4% par le Conseil central de l’Économie, est rejetée depuis le début par les syndicats qui l’estiment insuffisantes et considèrent que des hausses de salaires plus substantielles sont possibles dans certains secteurs.

Dans un communiqué commun, la FGTB, la CSC et la CGSLB rappellent leur opposition à une marge salariale maximale à 0,4%. Celle-ci ne représente que ‘9 euros bruts maximum/mois dans la plupart des fonctions essentielles’, pointe le front commun syndical.

‘Si on fait l’impasse sur la négociation sectorielle, comme veut l’imposer le banc patronal, beaucoup de travailleurs et travailleuses seront privés d’une augmentation car la négociation n’existe pas dans leur entreprise. Leur progression salariale sera donc limitée au plafond de maximum 0,4%! Y compris dans des entreprises qui se portent bien et où les salariés ont été au front durant toute la crise’, dénoncent les syndicats.

Ils ajoutent que cette marge est ‘l’application aléatoire de la loi de 1996’ relative à la promotion de l’emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité. ‘Pour cause de pandémie, la comparaison classique des salaires entre pays voisins était impossible’ alors que normalement, la norme salariale est calculée en fonction de l’évolution attendue des coûts salariaux en Allemagne, aux Pays-Bas et en France.

Fin de la discussion

‘La concertation interprofessionnelle sur un accord social est terminée’, a déclaré un porte-parole du syndicat chrétien flamand.

‘Nous n’avons pas réussi à nous mettre d’accord sur la norme salariale mais les discussions sur les autres dossiers, comme la question des fins de carrière, ne sont pas rompues’, a expliqué Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC. ‘Nous n’avons pas d’accord clair sur l’évolution des salaires et on n’y arrivera pas’, a-t-elle ajouté. Pour le reste des dossiers, ‘il y a des possibilités’.

Le gouvernement fédéral avait donné aux partenaires sociaux jusqu’au 1er mai pour trancher la question salariale mais cette date était plutôt « une base pour avancer », selon Mme Ska. Elle ajoute que les discussions entre syndicats et patronat se poursuivent pour conclure à un accord autour de cette date-là. Interrogée sur la suite des événements en cas d’absence d’accord sur la norme salariale, la secrétaire générale de la CSC n’a pas souhaité se prononcer et a dit prendre ‘les choses une à une’.

Le front commun syndical déplore aussi un ‘blocage total’ sur l’augmentation du salaire minimum, ‘qui est pourtant en décrochage par rapport au salaire médian et au salaire moyen en Belgique’, et que le ‘débat sur des mesures de fins de carrière est reporté alors que l’épuisement des travailleuses et des travailleurs est une réalité’.

‘En l’absence totale de perspectives sur leurs priorités, les syndicats ne peuvent honorer le mandat qui leur a été confié par leur base’, concluent-ils, soulignant que si l’AIP ‘ne bénéficie qu’à une élite d’entreprises, il devient la négation d’un accord de solidarité envers les secteurs et les entreprises les plus faibles’.

Le patronat a, lui, prévu de s’exprimer lors d’une conférence de presse en ligne à 15h30.

La semaine dernière, les partenaires sociaux avaient conclu un accord sur la répartition de l’enveloppe bien-être, dont les négociations avaient été scindées de celles portant sur les salaires.

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