‘Pas de hausse des salaires, pas de dividendes’ : la FEB tacle ‘la très mauvaise idée’ des socialistes

La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) se dit « déconcertée » par la démarche du président de Vooruit Conner Rousseau sur les négociations salariales. « Les propositions de Vooruit n’aboutissent à rien et ce parti ne se rend pas compte qu’elles affecteront les petits épargnants, les retraités et de nombreux salariés ».

Le président de Vooruit Conner Rousseau a annoncé mercredi soir que les socialistes n’accepteraient pas une augmentation salariale limitée de 0,4% hors index dans le secteur privé. M. Rousseau renvoie à l’article 14 de la loi de 1996 sur la compétitivité des entreprises -jamais utilisé- qui autorise le gouvernement à modérer d’autres revenus que les salaires, par exemple les dividendes mais aussi les loyers. « Si nécessaire, nous invoquerons l’article 14 », a-t-il averti.

La FEB estime qu’il s’agit d’une « très mauvaise idée ». Selon la fédération, les dividendes nets des entreprises étaient déjà à un niveau très bas en 2019 et c’était avant que la crise Covid ne frappe durement les entreprises et les entrepreneurs.

Selon l’organisation patronale, une intervention aveugle dans la politique de dividende des entreprises éroderait davantage les revenus des travailleurs indépendants et des entrepreneurs, sapera fondamentalement la confiance des petits épargnants et des fonds de pension et rendra notre pays encore moins attractif pour les investisseurs étrangers.

‘Les petits épargnants’

Le PDG Pieter Timmermans souligne que les petits épargnants, les retraités et de nombreux employés seraient concernés. « Par exemple, plus de 40% des Belges investissent leur épargne directement ou indirectement dans des actions. Les dividendes qu’ils reçoivent à ce titre sont souvent un complément bienvenu à leur revenu ou à leur pension qu’ils souhaitent désormais réduire », déclare M. Timmermans.

« Mais aussi les grands acteurs tels que les fonds de pension, les fonds d’investissement, les villes et les municipalités dépendent des dividendes, par exemple pour payer les pensions complémentaires, pour faire des investissements supplémentaires dans notre pays ou pour financer les infrastructures municipales. En outre, la retenue à la source sur les dividendes est passée de 10 à 30 pour cent ces dernières années. Donc, si les entreprises ne sont plus autorisées à verser des dividendes, le Trésor perdra également beaucoup de revenus ».

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