La situation sanitaire belge est dans une mauvaise passe. Les indicateurs stagnent à un niveau beaucoup trop haut, ou ils continuent d’augmenter. C’est notamment le cas des admissions, qui a atteint ce mercredi un niveau qui n’avait plus été vu depuis plus de 4 mois.
Au 30 mars, les hôpitaux dénombraient 2.867 patients atteints du Covid-19. Ce chiffre peut paraitre faible par rapport aux 7.461 personnes hospitalisées que nous avons connues au plus fort de la deuxième vague. Mais il ne doit toutefois pas être pris à la légère. Car les hospitalisations sont clairement en hausse.
La moyenne, au cours des 14 derniers jours, est de 230 hospitalisations par jour. Mais au cours des 24 dernières heures, les hôpitaux en ont recensé 319. Un chiffre qui n’avait plus été vu depuis le 20 novembre soit deux semaines seulement après le pic de cet automne. En outre, 738 personnes sont en unités de soins intensifs, soit près d’un quart des personnes hospitalisées pour une infection au Covid-19. Difficile de ne pas dire que les hôpitaux connaissent une troisième vague.
Certains hôpitaux ont dû activer le plan 2A. C’est l’avant-dernière phase du plan de gestion des hôpitaux. Cela signifie que 60% des unités de soins intensifs sont réservés à des patients Covid-19. D’ici le 6 avril, ce sont tous les hôpitaux du pays qui devront enclencher cette nouvelle phase de gestion de l’épidémie, a annoncé le SPF Santé publique ce mardi. Une nouvelle preuve que l’épidémie reprend bien en force.
À Namur et au Luxembourg, deux régions fortement touchées, les hôpitaux atteignent déjà leur limite d’admissions. Des patients ont donc dû être transférés vers Liège, qui pour l’instant reste relativement épargné par la nouvelle vague.
Les contaminations stagnent
Si dans le tableau quotidien de Sciensano, tous les indicateurs de la pandémie sont dans le rouge, on peut tout de même y trouver une lueur d’espoir. Le taux de positivité, c’est-à-dire le nombre de tests positifs sur l’ensemble des tests réalisés, stagne. Il était même en baisse ces derniers jours. Cela signifie que même si on observe une augmentation du nombre de contaminations – 4.810 cas par jours en moyenne sur les 7 derniers jours, en hausse de 15% par rapport à la période précédente – cette augmentation est principalement causée par une hausse des tests.
On peut considérer que l’épidémie commence à se stabiliser dans notre pays. Le taux de reproduction est d’ailleurs aujourd’hui en moyenne de 1,09, selon Sciensano. Cela signifie qu’une personne malade contamine un tout petit plus d’une personne. Plus on se rapprochera de 1 et plus on pourra considérer que l’épidémie stagne. En dessous de 1, l’épidémie est en baisse. C’est donc l’objectif à atteindre et c’est notamment ce que souhaitent les politiques, en limitant les contacts.
Le confinement de 4 semaines annoncé la semaine passée a principalement pour but de réduire la pression sur les hôpitaux, qui depuis plus d’un an, n’ont pas réussi à faire de réelle pause.
Moins d’hospitalisations signifieront aussi moins de décès. En moyenne, 27 personnes décèdent chaque jour, au cours de la dernière semaine (en hausse de 5,6%).
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