La ‘technique Salvador Dali’ ou comment rédiger un chèque que vous n’aurez jamais à payer

Etre célèbre a bien des avantages. Le peintre catalan Salvador Dali n’était pas seulement un maître dans l’art de la peinture. En effet, il a également transformé ce talent en un atout particulier relativement rare: rédiger des chèques dont il savait qu’il ne devrait jamais les payer.

Le site internet du Mises Instituto Hispano rapporte à ce sujet une technique intéressante que le peintre avait fait sienne et qu’il utilisait chaque fois qu’il sortait dîner en grande compagnie :

« Apres être sorti avec son entourage et avoir consommé les mets et les boissons les plus chers  qu’offraient les restaurants, le maître demandait l’addition, sortait un de ses chèques sur lequel il écrivait le montant correspondant et le signait ensuite. Mais avant de le remettre au patron, il retournait ce chèque, dessinait quelque chose au verso et y ajoutait à nouveau sa signature. Dali savait que le restaurateur ne l’encaisserait, mais qu’au contraire il le garderait, le ferait encadrer et placerait à l’endroit le plus exposé de son établissement le « Dali original ».

« Se non è vero, è ben trovato », disent les Italiens. « Si ce n’est pas vrai, c’est pour le moins bien trouvé ».

Cette anecdote correspond cependant bien à la gigantesque escroquerie entourant l’abus  fait de la signature de Dali. Selon un article publié en 1981 dans le journal El Pais, Dali aurait à la fin de sa vie signé des milliers de documents en blanc afin que ces signatures puissent être reproduites sur des œuvres.

Beaucoup s’étonnent souvent du peu de valeur accordé à une grande partie de l’œuvre de Dali. Mais il n’existe probablement aucun artiste au monde dont le travail ait été si systématiquement contrefait. Salvador Dali était connu comme quelqu’un avide d’argent. Selon son biographe, il y avait des jours où Dali apposait plus de mille signatures sur des feuilles blanches et cela pour 10 dollars pièce.

En 2003, le Ministère public à Barcelone a exigé 11,5 années de prison à l’encontre de John Peter Moore, l’ancien secrétaire privé de Dali, à cause de ses  implications à grande échelle dans des contrefaçons de l’œuvre de l’artiste catalan.

Il n’y a cependant jamais eu de condamnation,  car Moore est devenu sénile et est décédé en 2005.

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