La Russie va reconnaître l’indépendance des régions séparatistes Donetsk et Lougansk, « dans un avenir proche »

Les régions à l’extrême-est de l’Ukraine, Lougansk et Donetsk, sont en conflit depuis 2014 avec l’Etat central. Lundi soir, Poutine a affirmé à Macron et Scholz « qu’il signera bientôt un décret reconnaissant la DNR et la LNR », rapporte l’agence de presse russe Tass, reprenant les abréviations pour ces régions, aussi plus largement appelées « le Donbass ». Poutine a réitéré cette volonté à la fin d’une allocution télévisée.

« Le président russe Vladimir Poutine a eu des conversations téléphoniques avec le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz. Lors de ses contacts avec eux, le dirigeant russe a déclaré qu’il « a en tête de signer dans un avenir proche » un décret reconnaissant les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, a indiqué le service de presse du Kremlin », rapporte encore Tass.

Une information également confirmée par l’AFP, qui indique que Macron va réunir le Conseil de défense ce lundi soir encore.

Lundi soir, le président russe Vladimir Poutine a tenu une longue allocution télévisée. Il en profité pour épancher ses considérations historiques et politiques. L’Ukraine, c’était mieux avant, lorsque l’Empire, puis les Soviets, avaient les choses en main. La situation économique de l’Ukraine, mauvaise, est la faute de l’Occident. L’Occident remonte l’Ukraine contre la Russie. L’Ukraine est gouvernée par des néo-nazis, peut-on résumer ses propos. Il en a profité également pour réitérer son positionnement contre la présence de l’OTAN et l’arrivée d’armées et d’armes de destruction massives étrangères liées en Ukraine, selon Poutine. Avant de conclure : « Pour finir, je soutiens l’appel du conseil de sécurité de la Russie de reconnaître l’indépendance de la ‘république populaire du Donbass’. Je déclare cette décision prise. »

Plus tôt, une réunion du Conseil de sécurité russe avait eu lieu. Les dirigeants des deux territoires avaient fait appel à Poutine pour reconnaître leurs régions, dans un contexte où ils indiquent subir des attaques et des bombardements de la part de l’Ukraine – ce que l’Ukraine nie en bloque.

« Le président français et la chancelière allemande ont « exprimé leur déception face à ce développement ». En même temps, a ajouté le Kremlin, Macron et Scholz ont indiqué qu’ils étaient prêts à poursuivre les contacts », rapportait encore Tass.

Après l’allocution, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a cependant répondu de manière plus ferme que les propos que le Kremlin fait dire aux deux dirigeants. « La reconnaissance des deux territoires séparatistes en Ukraine est une violation flagrante du droit international, de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et des accords de Minsk. L’UE et ses partenaires réagiront avec unité, fermeté et détermination en solidarité avec l’Ukraine », a-t-elle tweeté, en reprenant le même discours que le chef de la diplomatie européenne, Borrell.

Attaque à la frontière

Plus tôt sur la journée de lundi, des militaires russes avaient déjà intercepté et éliminé des « saboteurs ukrainiens ». Une attaque que l’Ukraine dément, et que l’Occident interprète comme une mise en scène pour justifier une invasion de l’Ukraine.

Avec les déclarations de Poutine, il est sûr, la tension remonte d’un cran lundi soir.

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