La protestation contre les mesures de confinement croît aux quatre coins du monde

Des manifestations anti-confinement ont été organisées ces derniers jours un peu partout dans le monde. Aux États-Unis, au Brésil, en Allemagne ou encore au Rwanda. Chaque fois, les manifestants demandent que les mesures de confinement soient assouplies.

Dans plusieurs pays du monde, où le confinement est déjà en place depuis plusieurs semaines, certains habitants commencent à en avoir marre. Et ils ont décidé d’en faire part aux autorités en manifestant. Que ce soit pour des raisons économiques ou de libertés individuelles, ils refusent que le confinement soit prolongé.

Ces protestations ne sont pas propres à un seul pays. Durant ces 5 derniers jours, 4 grands pays dans différentes parties du monde ont vu leurs citoyens se mobiliser contre les décisions des autorités.

États-Unis

Les images de manifestation aux États-Unis ont fait le tour du monde. Des Américains se rassemblent par centaines depuis mercredi dernier dans plusieurs États du pays pour montrer leur mécontentement face au durcissement du confinement établi par leur gouverneur.

Vendredi, seuls les États du Michigan, du Minnesota et de la Virginie connaissaient ce genre de manifestation. Mais pendant le weekend, les habitants de Washington, de l’Indiana, de Californie, du Texas, du Maryland, de l’Ohio ou encore de l’Illinois ont rejoint le mouvement.

Dans ce pays, le problème est économique. 22 millions de travailleurs ont perdu leur emploi depuis le début de la crise. Les aides du chômage sont insuffisantes pour de nombreux citoyens qui ne peuvent plus payer leurs factures ou encore de quoi manger. Leur permettre de retourner au travail est la seule solution pour eux de survivre. Ils sont soutenus et même encouragés dans leurs démarches par le Président américain Donald Trump, qui veut un retour à la normale le plus rapidement possible.

C’est toutefois aux gouverneurs de décider si le confinement peut être relâché. Mais avec plus de 40.000 décès en moins d’un mois, il est compréhensible que les États soient réticents à l’idée de libérer la population.

Brésil

Dimanche, plus de 600 brésiliens se sont rassemblés devant le quartier général de l’armée. Ils demandent que l’armée prenne le pouvoir et se charge de la gestion de la crise. Ils exigent la destitution du Congrès National.

Manifestation à Brazillia

Pour l’instant, au Brésil, ce sont les gouverneurs d’États qui décident des mesures de confinement. Et ils demandent actuellement à la population de rester chez eux afin d’endiguer la maladie.

Le Président brésilien Jair Bolsonaro est toutefois venu soutenir les manifestants. ‘Je suis ici parce que je crois en vous et vous êtes ici parce que vous croyez au Brésil’, a-t-il déclaré devant la foule. Le président considère toujours que le Covid-19 n’est qu’une petite grippe alors que plus de 2.500 Brésiliens en sont déjà morts.

Allemagne

Plusieurs grandes villes allemandes, Dresden, Munich ou encore Berlin, ont aussi connus des manifestations. Beaucoup moins impressionnantes qu’en Amérique, elles ont quand même donné lieu à plusieurs interpellations dans la capitale.

Dans le pays, les problèmes ne sont pas économiques. Les citoyens ont plutôt du mal à comprendre certaines mesures qu’ils considèrent comme ‘absurdes’. Thomas Prudlo, membre du parti démocratique écologique, à la chaîne de télévision RT, explique: ‘un million de joggeurs peuvent aller courir, mais une grand-mère ne peut s’asseoir sur un banc dans le parc’.

Depuis jeudi, ces manifestions sont autorisées par la Cour constitutionnelle, mais les règles de distanciation sociale doivent être respectées. Des dizaines d’Allemands se sont réunis dans le calme, en gardant plus d’un mètre et demi de distance entre chaque personne. Ces images de rassemblements contrastent beaucoup avec celles qui viennent d’Amérique.

Rwanda

Le continent africain, encore peu touché par la maladie, connait aussi des manifestations. Le Rwanda, l’un des premiers pays africains à imposer le confinement, a connu plusieurs mouvements de protestation dans les camps de réfugiés.

A quelques kilomètres de la capitale, Kigali, un camp de transit accueille 300 migrants avant qu’ils ne soient répartis dans différents pays d’accueil. Mais avec les interdictions de voyage, ils sont actuellement bloqués dans le camp. Ils ne peuvent ni retourner chez eux, ni se rendre en Europe. Et c’est pour cette raison qu’ils ont manifesté.

Les forces de l’ordre sont très vite intervenues pour y mettre fin. ‘Ils doivent respecter ces mesures comme les autres Rwandais’ a déclaré Elise Villechalane, porte-parole de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, qui comprend tout à fait que la situation puisse être stressante pour ces migrants.

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