La pandémie coûtera 12.000 milliards de dollars aux économies pauvres

L’apparition de la pandémie de coronavirus aura coûté aux pays les plus pauvres du monde une perte économique de 12.000 milliards de dollars au milieu de cette décennie. C’est ce que révèle un calcul de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). On constate que les pays riches limitent l’accès des nations pauvres aux vaccins corona. Selon la CNUCED, cela ralentira la reprise économique dans ces pays pauvres.

Le rapport souligne que les pays à faible revenu ont été beaucoup plus durement touchés par la pandémie que par la crise financière il y a treize ans. En conséquence, la dette de ces pays s’est encore accrue, tandis que leurs finances publiques ont été soumises à une pression plus forte.

Mesures de soutien

« Il y a un risque croissant que les pays en développement à faible revenu prennent encore plus de retard en raison des progrès limités dans le déploiement des vaccins corona, même si les dirigeants occidentaux ont fait des promesses pour une meilleure reprise », note la CNUCED. « Il semble que les différentes parties de l’économie mondiale vont à nouveau travailler à une reconstruction séparée. »

« Le maintien des mesures de soutien financier introduites par les gouvernements du monde entier l’année dernière et les progrès rapides des vaccins dans les économies avancées garantissent que l’économie mondiale affiche une forte reprise cette année », a fait valoir la CNUCED. « En conséquence, on peut s’attendre à ce que la croissance économique mondiale atteigne 5,3 %. Il s’agit de la plus forte augmentation depuis près de cinq décennies. L’année dernière, on a encore enregistré une baisse de 3,5 %. »

La CNUCED a toutefois prévenu qu’il faudra plusieurs années pour que l’économie mondiale surmonte les pertes de la crise corona. « Après la reprise rapide de cette année, il faudra compter avec un ralentissement de la croissance », indique le rapport. « Les gouvernements et les banques centrales subiront des pressions pour réduire l’aide d’urgence. »

« La croissance mondiale devrait retomber à 3,6 % l’année prochaine », suggère le rapport. « Par la suite, il faut s’attendre à une période de croissance de 3,5 %. Cela signifie toutefois que la croissance de la production mondiale ne retrouvera pas les niveaux déjà observés dans la seconde moitié de la dernière décennie avant la fin de cette décennie. »

Vaccins

L’agence a fait valoir que les décideurs politiques des économies avancées ne réalisent apparemment toujours pas l’ampleur du choc de la crise corona sur les pays en développement. « Une action concertée des gouvernements les plus riches est néanmoins nécessaire pour accorder un allègement de la dette aux nations les plus pauvres », note le rapport. « Dans certains cas, même l’annulation de la dette sera nécessaire pour éviter qu’une autre décennie ne soit perdue pour le développement des nations les plus pauvres. »

« La réticence des économies avancées à suivre l’exemple des États-Unis en accordant des exemptions de brevets sur les vaccins envoie également un message inquiétant. Le coût cumulé des retards de vaccination pourrait atteindre 2.300 milliards de dollars au milieu de cette décennie. Les pays en développement devront supporter la majeure partie de ces coûts. »

« Avec des interventions lourdes dans leurs économies, censées sauver des vies et des emplois, les gouvernements occidentaux ont dévié de 40 ans de politiques néolibérales pendant la pandémie. Dans les pays en développement, en revanche, la pression des règles et des accords internationaux a conduit à un état de stress économique semi-permanent. »

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