La Hongrie, le vilain petit canard de la vaccination en Europe

L’Union européenne a approuvé le lancement de la vaccination dans les 27 États membres dès ce dimanche. La Belgique a d’ailleurs démarré son opération ce lundi matin. La Hongrie a toutefois décidé de sortir du rang, en commençant la distribution du vaccin samedi.

La position de la Hongrie par rapport à la vaccination s’est toujours opposée à la vision commune de l’Union européenne. Fin novembre, le pays recevait d’ailleurs ses premières doses du vaccin russe, alors qu’il n’avait pas été autorisé par l’Europe. Mais finalement, la Hongrie n’a pas participé aux essais cliniques pour Spoutnik V et n’a pas non plus reçu de vaccin chinois, comme le gouvernement l’avait annoncé.

Après avoir longuement critiqué la lenteur de l’UE pour autoriser un vaccin, le pays a pour finir débuté sa vaccination ce samedi. Si le vaccin Pfizer est légalement approuvé par l’Europe depuis lundi, la Commission européenne avait demandé que tous les pays commencent en même temps. La date du dimanche 27 décembre avait été fixée pour laisser le temps d’acheminer toutes les doses dans les 27 États membres. Mais la Hongrie n’a pas voulu jouer collectivement et a lancé l’opération le 26 décembre, soit seulement un jour avant les autres, explique le site POLITICO.

Toutefois, les Hongrois ne sont pas les seuls qui n’ont pas attendu. L’Allemagne et la Slovaquie ont également commencé la vaccination samedi.

Déficit de confiance

Mais cette décision s’inscrit dans une longue histoire d’affrontement entre la Hongrie et l’Union européenne au sujet des vaccins qui a eu un effet dévastateur sur la confiance de la population. Les Hongrois ne sont historiquement pas contre les vaccins. Mais au fil des polémiques politiques sur le vaccin anti-Covid, ils sont devenus de plus en plus sceptiques.

Un récent sondage montre que seulement 53% de la population acceptera de se faire vacciner, s’il s’agit d’un produit validé par l’Union européenne. On est loin des 91% de provaccination habituellement présents dans le pays. Évidemment, comme ailleurs en Europe, la rapidité de développement du vaccin a jeté un sérieux doute sur son efficacité et sur ses effets à long terme en Hongrie. Mais contrairement aux autres États membres, le gouvernement hongrois n’a pas organisé de grande campagne de communication pour rassurer la population, bien qu’il affirme qu’un programme de ce style est en cours.

En outre, POLITICO a également souligné la procédure hongroise pour se porter volontaire pour recevoir le vaccin. Les Hongrois doivent s’inscrire sur un site web où il leur est demandé un nombre important d’informations privées qui ne sont toutefois pas nécessaires à la vaccination. Et cela pourrait encore freiner un peu plus la bonne volonté de la population. Un véritable problème pour un pays très violemment touché par la deuxième vague du coronavirus.

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