La gigafactory de Tesla en Allemagne démarre sa production: tout ce qu’il faut savoir sur ce nouveau géant au coeur de l’Europe

C’est officiel. Après les déboires qu’elle a connus durant sa construction, la 4ème gigafactory de Tesla va enfin démarrer sa production. Un nouveau géant de la voiture électrique s’installe dans le cœur économique de l’Europe, près de Berlin, au pays de l’automobile. Elon Musk franchit une nouvelle étape décisive pour tenter de rendre ses véhicules plus abordables.

Elon ou la folie des grandeurs. Pour se rapprocher des constructeurs automobiles historiques, et produire à la chaîne à moindre coût, le milliardaire et propriétaire de Tesla a pensé très tôt à ces gigantesques usines ou « gigafactory », des mastodontes capables de construire 500.000 véhicules à l’année.

Après la gigafactory du Nevada, de Fremont aux États-Unis et de Shanghai, en Chine, Tesla débarque à Grünheide, une commune de 9 000 habitants au sud-est de la capitale allemande.

Déboires

La genèse du projet aura été tout sauf simple, principalement à cause de groupes environnementalistes qui ont fait pression sur le pouvoir politique. La principale inquiétude concerne la consommation d’eau de l’immense usine. Le niveau des eaux souterraines dans la région du Brandebourg a baissé au cours des trois dernières décennies en raison du changement climatique, et la région souffre de sècheresse depuis quatre ans.

Cette pression politique a fait retarder le projet. La gigafactory attendait son permis d’environnement depuis le mois de juillet déjà. Tout était prêt: les premières voitures ont été produites officieusement en décembre. Le tribunal a finalement donné raison à Tesla qui a pu obtenir le permis le 3 mars dernier. Elon Musk était dans les starting-blocks et est apparemment soulagé par l’inauguration d’aujourd’hui. Le chancelier allemand Olaf Scholz assistera à la cérémonie aux côtés du milliardaire.

Mais une nouvelle consultation publique est toujours en cours et les groupes environnementaux peuvent toujours faire appel de la décision de justice. En outre, des groupes de citoyens sont aussi sur le qui-vive contre la pollution lumineuse de l’usine.

Production

La gigafactory de Berlin aura coûté un investissement de 5 milliards de dollars. Munie de panneaux solaires et d’un système de traitement des eaux usées, elle se vend comme « autosuffisante ». L’usine envisage d’embaucher à terme quelque 12.000 travailleurs. Avec l’usine de batteries adjacente – « la plus grande usine de batteries au monde » – la gigafactory deviendra le plus gros employeur du Land de Brandebourg. Sans compter les emplois indirects des sous-traitants locaux.

La capacité de l’usine sera donc de 500.000 voitures par an: 54.000 en 2022, puis 280.000 en 2023 et enfin 500.000 en 2025.

Le but est d’y produire le Model Y, le SUV 100% électrique de Tesla à partir de 60.000 euros.

Ambitions

Au contraire des États-Unis, Tesla n’est pas sur la première place du podium de l’électrique en Europe. La place est prise par Volkswagen qui détient 25% de parts du marché contre 13% pour Tesla.

Le but avec cette nouvelle usine européenne est d’inverser cette tendance. Plus de gigafactories réparties autour du monde signifie des coûts de production moindres. En Europe, tous les modèles devaient jusqu’ici être importés des États-Unis ou plus récemment de Chine.

Cette inauguration intervient alors qu’Elon Musk a annoncé le lancement imminent de son plan 3, un plan directeur que le milliardaire avait imaginé en 3 phases pour Tesla et qui passerait par la voiture électrique, puis par sa démocratisation, la conduite autonome, et enfin cette 3e phase encore inconnue. Certains imaginent déjà Tesla entrer dans le marché des voitures volantes, mais il est encore trop tôt pour le dire. D’abord, Tesla doit se concentrer à proposer des voitures moins chères.

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