La crise du Covid-19 a poussé les Belges à épargner 22 milliards d’euros

La crise sanitaires et ses incertitudes ainsi que les confinements du printemps et de l’automne ont poussé les Belges à épargner davantage qu’en 2019, cette épargne supplémentaire se montant à 22 milliards d’euros en 2020, selon la Banque nationale de Belgique (BNB).

Alors qu’il s’élevait à 13,0% en 2019, le taux d’épargne des particuliers (en pourcentage du revenu disponible) a bondi à 20,7% cette année, marquée par le coronavirus.

Une partie de cette épargne forcée pourrait alimenter la demande intérieure et contribuer à la reprise économique post-Covid dans les prochains mois. Mais la BNB s’attend à ce que les Belges restent assez prudents et continuent à épargner davantage qu’avant la crise sanitaire.

Quant au revenu disponible réel des particuliers, il devrait stagner cette année (+0,1%), de nombreux Belges étant poussés au chômage, temporaire ou non, après avoir fortement augmenté en 2019 (+3,1%). Il est ensuite attendu en hausse d’1,4% l’année prochaine et la suivante.

Emplois

La crise due au coronavirus risque de causer la perte de 100.000 emplois en Belgique entre le début 2020 et l’automne 2021, selon les dernières prévisions économiques de la Banque nationale de Belgique (BNB) publiées lundi.

« Cent mille emplois perdus, c’est grave mais cela reste très limité par rapport à l’ampleur de la chute du produit intérieur brut », a commenté le gouverneur de la Banque nationale de Belgique, Pierre Wunsch. En 2020, le PIB belge est en effet attendu en chute de 6,7%, une baisse inédite depuis la Seconde guerre mondiale, les deux confinements décidés pour ralentir la progression du virus ayant paralysé en partie l’économie du Plat pays.

Le gouverneur souligne cependant l’efficacité des « très bonnes » mesures économiques, monétaires et prudentielles prises par les différentes autorités belges et européennes face à la crise sanitaire et qui ont permis d’amortir le choc. « Sans toutes ces mesures, on avait rendez-vous avec une crise qui aurait ressemblé aux années ’30. Finalement, la crise actuelle ne sera pas pire que certaines fortes récessions comme la crise pétrolière ou la crise financière de 2008-2009 », estime le gouverneur.

La BNB ne cache toutefois pas qu’en raison des vastes mesures de soutien adoptées ces derniers temps, une partie de l’économie belge se trouve « dans un état de coma artificiel ». La grosse incertitude demeure sur ce que l’on trouvera, à terme, lorsqu’on « ouvrira le couvercle de la casserole », c’est-à-dire au moment où il sera mis progressivement un terme aux mesures de soutien.

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