Les grandes compagnies du continent européen ont annoncé pendant le confinement de nouveaux objectifs. La transition écologique prend une plus grande place dans leurs investissements que ce qui avait été annoncé dans les plans initiaux. Ce virage est directement lié à la crise pétrolière.
Cela va bientôt faire 6 mois que la pandémie du coronavirus s’est abattue sur le monde, provoquant une paralyse générale. Aujourd’hui, de nombreux secteurs entament une belle reprise, mais le marché pétrolier rame toujours.
Si le cours du pétrole a pu remonter jusqu’à 45 dollars le baril, c’est surtout grâce aux réductions de production décidées par l’OPEP+. Nous ne sommes pas encore au niveau pré-coronavirus de 65 dollars le baril. En cause, les restrictions de voyage qui limitent encore très fort la reprise du secteur aérien, très gros consommateur de kérosène.
Des pétroliers comme Exxon, Total ou encore Shell ont dû déprécier leurs actifs de plus de 50 milliards de dollars. Le pétrole ne semble plus rentable ou en tout cas un investissement instable. Pour Bernard Looney, CEO de BP, nous aurions même passé le pic de demande en pétrole. Mais les analystes en doutent, cela ne devrait arriver qu’à la fin de la décennie.
Les investissements chamboulés
En pleine crise, les patrons des grandes sociétés pétrolières d’Europe ont revu leur stratégie d’investissement. Les dépenses dans le pétrole et le gaz ont été fortement réduites afin de limiter les pertes.
BP a par exemple décidé de vendre une grande partie de ses champs de pétrole au cours des 10 prochaines années. Le but: baisser sa production de 40%. L’entreprise considère que la plupart de ses actifs actuels sont non rentables, et ce même si le prix du pétrole remontait à 70 dollars le baril.
Toutefois, les grandes sociétés n’ont pas touché aux investissements dans les énergies renouvelables. Certaines entreprises ont même décidé de les augmenter. De facto, la part des investissements qui est consacrée au énergies vertes a fortement augmenté.
Mais ces entreprises sont encore loin d’être devenues les fers de lance de l’énergie renouvelable. Et il faudra des années pour que les investissements d’aujourd’hui aient un impact dans nos vies futures. En outre, ces plans d’investissement peuvent avoir des conséquences malheureuses, comme chez BP, où la transition énergétique, entre autres, provoquent la suppression de 10.000 emplois.
Il est encore trop tôt donc pour parler de tournant historique au sein des entreprises pétrolières.