La reconnaissance de la Palestine par la Belgique n’est pas pour tout de suite. En effet, le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) a posé des conditions très strictes à cette reconnaissance. Cependant, la demande de reconnaissance de l’État palestinien se fait de plus en plus pressante au sein des partis de gouvernement Vooruit et même MR.
Principaux renseignements
- Maintenant que le président français Emmanuel Macron semble reconnaître la Palestine, la question à ce sujet refait surface en Belgique également.
- Forward et certains membres du MR y sont déjà favorables.
- Le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) reste toutefois fermement sur les freins.
146 des 193 États membres des Nations unies reconnaissent la Palestine. Toutefois, il n’y a pratiquement aucun pays occidental parmi eux. La Norvège, l’Espagne et l’Irlande ont rejoint cette liste il y a un an. La question s’est ensuite posée en Belgique. Plusieurs membres du gouvernement De Croo y étaient favorables. Le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) et le MR ont toutefois freiné le mouvement.
Entre-temps, nous sommes un an plus tard et la France semble vouloir reconnaître la Palestine. Le président français Emmanuel Macron s’est exprimé à ce sujet en début de semaine. L’objectif serait d’obtenir cette reconnaissance d’ici la conférence de l’ONU à New York sur le conflit israélo-palestinien en juin prochain.
Vooruit et (en partie) MR sont en faveur
Les déclarations de Macron ont également des répercussions en Belgique. La députée MR Charlotte Deborsu, par exemple, a même manifesté de manière surprenante son soutien à la reconnaissance de l’État palestinien dans l’hémicycle ce jeudi. « Reconnaître la Palestine, ce n’est pas prendre parti. C’est donner une chance à la paix. Il y a déjà eu trop de victimes, la violence de masse d’Israël défie toute imagination », note De Standaard.
Le Vooruit s’en tient toutefois à la position adoptée par le gouvernement précédent et reste favorable à la reconnaissance de la Palestine. « Après la France, le MR crée lui aussi une ouverture. En ce qui nous concerne, cette reconnaissance belge doit intervenir le plus tôt possible », a déclaré Oskar Seuntjes, chef de groupe de Vooruit.
De Wever sur les freins
Toutefois, l’opinion du Premier ministre De Wever, qui est depuis longtemps pro-israélien, n’a pas changé. « Nous devons opter pour une solution à deux États en deux étapes, avec une reconnaissance mutuelle. Cela signifie la reconnaissance d’Israël – qui, je l’espère, n’est remise en question par personne ici – et, dans un deuxième temps, la reconnaissance de la Palestine. Mais avant d’en arriver là, il faut un accord qui définisse notamment les frontières de ce deuxième État et qui lui confère un statut d’État acceptable », a-t-il déclaré à l’assemblée.
Si, à première vue, cela semble créer une ouverture pour le premier ministre, cela rend en réalité la reconnaissance d’un État palestinien par la Belgique très improbable. En effet, la politique de colonisation d’Israël rend pratiquement impossible une délimitation correcte des frontières de l’État palestinien. Même avant la guerre actuelle, Israël travaillait constamment à l’implantation de colonies autour de Jérusalem et en Cisjordanie.
Pas encore de position officielle
Le ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot (Les Engagés) semble également suspendre la reconnaissance de la Palestine pour le moment. Il souligne également l’absence d’un « leadership palestinien légitime ». Pour cela, Maxime Prévot soutient « les efforts de l’Autorité palestinienne en concertation avec l’Union européenne ». En conséquence, le ministre s’abstient pour l’instant de donner la position officielle de notre pays. Celle-ci interviendra à l’approche de la conférence de l’ONU en juin.
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