Huit mois après avoir reçu les 146 propositions de la Convention citoyenne pour le Climat, le gouvernement français faisait à nouveau face à cette assemblée. Les citoyens devaient juger les décisions du gouvernement par rapport aux propositions données l’été dernier. Résultat: c’est un échec total.
Les membres de la Commission citoyenne pour le Climat se sont réunis dimanche pour donner leur avis sur les décisions du gouvernent par rapport aux objectifs climatiques. Permettront-elles de ‘diminuer d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre (selon les niveaux de 1990) d’ici 2030’? C’était la grande question posée. Et le gouvernement n’a même pas eu la moyenne.
Les citoyens avaient toujours en tête la convention, proposée en juin dernier au président français, Emmanuel Macron. 146 recommandations avaient alors été acceptées. Macron avait annoncé que l’instauration de ces mesures pourrait aller très vite, avec l’idée, si cela n’était pas fait assez rapidement, de lancer un référendum en 2021. Huit mois plus tard, 75 mesures ont été approuvées et 71 seraient proches de l’être.
Mais les citoyens se sentent bafoués, avec des changements importants imposés à leurs mesures. ‘On se retrouve avec deux projets. On portera le nôtre, le gouvernement le sien, je trouve ça dommage’, a expliqué un membre de la Convention à l’AFP et au Monde.
Des notes sévères
Dans ces conditions, les 120 citoyens présents lors de la visioconférence de dimanche ont fait connaître leur mécontentement. Ils devaient donner leur avis sur les différentes mesures pour le climat. Tout d’abord sur la transcription de la Convention dans la loi. Et bien que près de la moitié de ces recommandations aient été adoptées, les 120 participants n’ont donné la moyenne à aucun des 6 grands points d’attention (se nourrir, se loger, se déplacer, consommer, produire et travailler, ainsi que la bonne gouvernance).
Ils ont pu aussi noter les décisions emblématiques du gouvernement. Si le gouvernement affiche clairement sa fierté pour ses mesures, les citoyens sont beaucoup moins enthousiastes. La meilleure note (6,1/10) a été donnée à la possible modification de la Constitution pour y ajouter l’importance de la lutte contre les changements climatiques. Ce changement devrait être voté par référendum, selon Emmanuel Macron.
Les changements pour le transport n’ont pas été accueillis avec satisfaction. Les participants jugent que le gouvernement n’a pas assez fait pour ‘limiter les effets néfastes du transport aérien’. La France a pourtant instauré des conditions aux aides d’États apportés à Air France. La compagnie est ainsi censée devenir ‘la plus respectueuse de l’environnement au monde’.
Le principe d’écocide a également posé énormément de problèmes à la Convention citoyenne. Ces représentants avaient demandé que les actes ‘entraînant des dommages majeurs à un ou plusieurs écosystèmes, et pouvant aboutir à leur destruction’, selon la définition du Larousse, soient jugés comme des crimes. Mais le gouvernement a finalement décidé de les punir comme un délit. Cela implique un jugement beaucoup moins lourd pour les accusés et des peines plus faibles pour ceux reconnus coupables. La décision obtient donc un petit 2,7/10.