La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé son taux directeur de 25 points de base pour la huitième fois en moins d’un an. Les banques devront désormais se contenter d’une rémunération de 2 pour cent pour les dépôts d’épargne excédentaires qu’elles placent auprès de l’institution monétaire.
Principaux renseignements
- La BCE poursuit l’assouplissement de sa politique monétaire. Le taux directeur baisse à nouveau de 25 points de base
- Cette modification du taux d’intérêt fait passer le taux des dépôts à 2 pour cent, son plus bas niveau depuis décembre 2022
- Les institutions monétaires ont également revu à la baisse leurs prévisions d’inflation pour cette année et l’année prochaine. Elles tablent désormais sur une inflation de 2 pour cent pour 2025 et de 1,6 pour cent pour 2026.
Dans l’actualité : la BCE abaisse à nouveau son taux d’intérêt de 25 points de base. Il s’agit de la huitième baisse depuis l’été 2024.
- Cette modification du taux d’intérêt fait passer le taux de dépôt à 2 pour cent, son niveau le plus bas depuis décembre 2022.
- Grâce à un nouvel affaiblissement de l’inflation, la banque centrale a pu assouplir davantage sa politique monétaire. Le dernier rapport sur l’inflation de l’office statistique européen Eurostat a ainsi révélé que les prix à la consommation dans la zone euro avaient augmenté de 1,9 pour cent par rapport à l’année précédente. Au début de cette année, l’inflation s’élevait encore à 2,5 pour cent.
- Pour rappel, la BCE vise une inflation de 2 v (à moyen terme).
- Les membres du conseil d’administration de l’institution monétaire ont également revu à la baisse leurs prévisions en matière d’inflation. Ils s’attendent à ce que l’inflation atteigne 2 pour cent cette année, contre 2,3 pour cent dans leurs prévisions précédentes.
- Pour l’année prochaine également, les banquiers centraux tablent sur une dépréciation monétaire moins forte que prévu jusqu’à présent. Pour 2026, l’inflation devrait s’établir à 1,6 pour cent au lieu de 1,9 pour cent. Les prévisions pour 2027 restent inchangées à 2 pour cent.
- « Les révisions à la baisse pour 2025 et 2026 sont principalement liées à des hypothèses plus faibles concernant les prix de l’énergie et à un euro plus fort », précise la BCE dans un communiqué de presse. Ainsi, depuis le début de l’année, la valeur de l’euro a augmenté d’environ 10 pour cent par rapport au dollar.
- En ce qui concerne l’inflation sous-jacente – qui ne tient pas compte des denrées alimentaires non transformées, de l’énergie, du tabac et de l’alcool –, la banque centrale table désormais sur 2,4 pour cent en 2025 et 1,9 pour cent en 2026 et 2027. Ces estimations s’écartent moins des prévisions de mars.
Les prévisions de croissance de la BCE restent inchangées
Zoom out : les perspectives de croissance restent inchangées.
- Les banquiers centraux s’attendent à ce que la zone euro connaisse une croissance de 0,9 pour cent cette année, suivie d’une croissance de 1,1 pour cent en 2026 et de 1,3 pour cent en 2027.
- « D’une part, l’incertitude liée à la politique commerciale pèsera sur les investissements des entreprises et les exportations, surtout à court terme, mais d’autre part, l’augmentation des investissements publics dans la défense et les infrastructures soutiendra de plus en plus la croissance à moyen terme », selon la BCE.
- En outre, l’institution monétaire s’attend à ce que les ménages dépensent davantage, car les revenus réels ont augmenté et le marché du travail reste solide. « Combiné à des conditions de financement plus favorables, cela devrait rendre l’économie plus résistante aux chocs mondiaux », indique-t-elle.
- La BCE prévient toutefois que l’intensification des tensions commerciales pourrait peser sur la croissance au cours des prochains mois. « Celle-ci pourrait alors être inférieure à nos projections de base. Il en va de même pour l’inflation », ajoute la banque centrale. « En revanche, si les tensions commerciales devaient être résolues de manière favorable, la croissance et, dans une moindre mesure, l’inflation seraient supérieures aux projections de base. »
À quoi pouvons-nous nous attendre cet été ?
Perspectives : la BCE réaffirme qu’elle continuera à se baser sur les données disponibles pour déterminer sa politique de taux d’intérêt lors de ses prochaines réunions. Comme pour ses précédentes décisions en matière de taux d’intérêt, elle ne souhaite donc pas s’engager sur une trajectoire de taux d’intérêt particulière.
- Selon l’économiste d’ING Carsten Brzeski, il est en tout cas loin d’être certain que les membres du conseil d’administration baisseront à nouveau les taux d’intérêt lors de la prochaine réunion, qui se tiendra les 23 et 24 juillet.
- « À moins d’un regain intense des tensions commerciales, nous pensons que la BCE adoptera une attitude attentiste pendant l’été », déclare-t-il. « Il faudra un peu plus de temps avant de savoir si les risques désinflationnistes actuels sont ponctuels ou s’ils annoncent une tendance plus générale. »
- Il note également qu’une économie résiliente pourrait inciter la banque centrale à se préoccuper davantage de l’effet inflationniste potentiel des mesures de relance budgétaire allemandes.
La BCE continue de réduire son bilan
Autre élément : la BCE tente également de modérer l’inflation en réduisant son bilan. Cela contribue à augmenter les taux d’intérêt à long terme. En effet, il y a davantage de titres de créance sur le marché, ce qui fait baisser leur cours et augmente les coupons (lors des nouvelles émissions d’obligations). En vendant des titres de créance, la BCE veille également à ce que moins d’argent soit injecté dans l’économie.
- « Les portefeuilles APP et PEPP diminuent à un rythme régulier et prévisible, car l’Eurosystème ne réinvestit plus les remboursements des titres arrivés à échéance », indique l’institution monétaire.